Défenseur des droits humains à Taïwan, Lee Ming-Che avait été reconnu coupable de « subversion de l’État » en novembre 2017. Après avoir été détenu au secret pendant plus de huit mois, puis condamné à cinq ans de prison, il est enfin rentré libre à Taïwan.
Le 28 novembre 2017, Lee Ming-Che, défenseur des droits humains taïwanais, a été reconnu coupable de « subversion de l’État ». L’ACAT-France s’était alors mobilisée en sa faveur pour exiger l’abandon des charges qui pesaient injustement contre lui.
Ming-Che se rendait souvent en Chine depuis dix ans, sans incident jusqu’alors. Lors de son arrestation en mars 2017, il s’y trouvait pour raisons personnelles. Il subit alors de plein fouet l’appareil répressif du régime chinois : d’abord détenu au secret pendant plus de huit mois, il est arbitrairement condamné à 5 ans de prison en raison de son militantisme pacifique en faveur des droits humains.
Son calvaire a pris fin suite à sa libération le 14 avril 2022. Une nouvelle accueillie avec soulagement par l’ACAT-France qui s’était mobilisée suite à sa première réapparition publique, à l’occasion de son procès en novembre 2017.
Des organisations de la société civile prises pour cible et une répression terrible
Lee Ming-Cheh soutenait des organisations de la société civile et des militants depuis de nombreuses années en Chine. Il était lui-même le directeur du Wenshan Community College, une ONG taïwanaise.
Également membre du Parti démocrate progressiste de Taïwan, Ming-Cheh se montrait très critique à l’égard du système politique chinois, et promouvait la démocratie et le multipartisme.
Il s’agit du premier employé d’une organisation étrangère détenu suite à l’entrée en vigueur, en Chine, de la loi relative à la gestion des ONG étrangères, le 1er janvier 2017.
Suite à sa libération, Lee Ming-Che a publié une lettre ouverte dans laquelle il remercie ses soutiens restés à ses côtés ses cinq dernières années. Il y fait part de conditions de détention éprouvantes, avec par exemple l’obligation de travailler plus de douze heures par jour.
« [L]a souffrance de notre famille est terminée, mais il y a encore d'innombrables personnes dont les droits de l'homme sont violés en Chine. Puissent-elles toujours être libérées un jour. »
– Lee Ming-Cheh
Dans une interview récente, Ming-Cheh a rappelé que quatre autres activistes politiques taïwanais étaient toujours maintenus en détention dans des prisons chinoises. Pour sa part, son engagement reste intact. Aux côtés de Lee Ching-Yu, son épouse, il a fait valoir son intention de continuer à militer pour le respect des droits humains à Taïwan.
Pour aller plus loin :
> « Condamnation à 5 ans de prison pour un militant emblématique »
> « Un militant taïwanais détenu au secret en Chine »