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Jeudi 20 octobre 2022, à l’appel d’une plateforme regroupant une partie de l’opposition politique et des organisations de la société civile, des manifestants sont descendus dans les rues de la capitale N’Djaména et de plusieurs villes de provinces dont Moundou pour dénoncer la prolongation de la période de transition. Le 10 octobre dernier, à l’issue d’un dialogue dit de « réconciliation nationale » boycotté par une partie de la société civile et de l’opposition, Mahamat Idriss Déby Itno a été investi comme Président de transition pour vingt-quatre mois supplémentaires. Il a aussi obtenu le droit de se présenter en tant que candidat aux prochaines élections présidentielles en contradiction avec la décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine du 3 août 2021 et réaffirmée le 19 septembre 2022 fixant au 20 octobre 2022 la fin de la transition et interdisant aux membres du Conseil militaire de transition (CMT) d’être candidat aux élections à la fin de la transition.
La manifestation du 20 octobre avait été interdite par les autorités mais de nombreuses mobilisations ont néanmoins été organisées dans les différents quartiers des villes de N’Djamena et Moundou notamment. Ces manifestations ont été immédiatement réprimées par les forces de l’ordre par le jet de gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles. Selon le Premier ministre du gouvernement de transition tchadien, au moins une « cinquantaine » de personnes ont été tuées, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité. Il y aurait aussi « plus de 300 personnes blessées ». Mais le bilan pourrait être bien plus lourd que celui annoncé par les autorités. Les organisations de la société civile continuent à documenter les violences en se rendant dans les différents hôpitaux et centres de santé où se trouvent de très nombreux blessés.
Parmi les victimes, on déplore notamment le décès du jeune journaliste Narcisse Oredje. L’artiste Ray’s Kim, engagé depuis de nombreuses années dans la promotion des droits humains et de la démocratie, serait à l’hôpital en soins intensifs après avoir été touché par balle. Ces deux cas sont emblématiques de la brutalité qui s’est abattue sur tous les citoyens présents dans les rues tchadiennes ce jeudi 20 octobre 2022.
Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d’association et de réunion pacifique, Clément Voule, a rappelé aux autorités tchadiennes que « tout recours à un usage excessif de la force contre les manifestants expose leurs auteurs à des poursuites conformément aux standards internationaux ». Alors que les violations des droits humains perdurent, la France et l'UE ont soutenu la transition et ont maintenu la coopération avec le Tchad, notamment la coopération militaire et policière.
La communauté internationale ne peut se contenter de déplorer ces violences et d’appeler à les faire cesser. Le régime doit être isolé et des sanctions ciblées doivent être mises en place tout en veillant à ce que la population tchadienne ne soit pas la première impactée.
Les organisations signataires de ce communiqué demandent :
- aux autorités tchadiennes de mettre fin, de façon immédiate, à l’usage délibéré et excessif de la force létale à l’encontre de manifestants ;
- à l’ensemble des acteurs internationaux (États européens, États-Unis, ONU, Union africaine…) de condamner le recours à la force contre les manifestations pacifiques et d'exiger des enquêtes indépendantes sur ces violations massives des droits humains ;
- à la France et aux États-Unis de suspendre toute coopération avec les forces de défense et de sécurité impliquées dans ces violences ;
- à l'ensemble de la communauté internationale, et notamment la France et l'Union européenne, d’envisager la mise en place de sanctions ciblées à l’encontre du gouvernement tchadien et des personnes responsables de la répression.
Signataires :
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ACAT-France
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AfricanDefenders
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Agir ensemble pour les droits humains
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Campaign for Human Rights and Development International
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CCFD – Terre solidaire
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Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique (CHRDA)
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Civil Society Human Rights Advocacy Platform of LIBERIA
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CRID
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Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH)
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Coalition des défenseurs des droits humains au Bénin
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Coalition ivoirienne des défenseurs des droits uumains (CIDDH)
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Coalition malienne des défensueurs des droits humains (COMADDH)
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Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
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Front Citoyen Togo Debout
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Gender Centre for Empowering Development
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Human Rights Defenders Network-SL
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International Service for Human Rights (ISHR)
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Institute for Democracy & Leadership (IDEAL) Swaziland
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Justice et Paix France
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Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN)
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Mozambique Human Rights Defenders Network
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Network of the Independent Commission for Human rights CIDH Africa
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Novation Internationale
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Observatoire ivoirien des droits de l'Homme (OIDH)
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Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
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Protection International-Africa
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Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC)
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Réseau nigérien des défenseurs des droits humains (RNDDH)
-
Réseau des défenseurs des droits humains en Guinée-Bissau
-
Réseau ouest africain des défenseurs des droits de l'homme (ROADDH)
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ROTAB Publiez Ce Que Vous Payez
-
Secours catholique – Caritas France (SCCF)
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Southern Africa Human Rights Defenders Network (SouthernDefenders)
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Southern Africa Women Human Rights Defenders Network (SAWHRDN)
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Synergie Togo
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Survie
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Tanzania Human Rights Defenders Coalition (THRDC)
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Tournons La Page
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Zimbabwe Lawyers for Human Rights ZLHR
Pour aller plus loin :
> Lire le communiqué de l'ACAT-France du 20 octobre 2022 : « Répression au Tchad : la junte tue dans la rue ».