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Guatemala
Communiqué

Bientôt des exécutions sous les cocotiers ?

Le 10 octobre est la journée mondiale contre la peine de mort. L’ACAT craint la reprise des exécutions dans les Caraïbes où 13 Etats maintiennent encore la peine capitale
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Le 10 / 10 / 2013

Selon Anne Boucher, responsable des programmes Amériques à l’ACAT, « Le contexte caribéen montre que tant que la peine de mort n’est pas abolie, elle peut toujours revenir sur le devant de la scène, et notamment être brandie comme une solution face au crime. »

Dans les Caraïbes, 13 Etats maintiennent encore la peine de mort. Bien qu’aucune exécution n’ait eu lieu depuis 2008 [1], il y a 91 condamnés à mort dans la région. À la Barbade et à Trinité-et-Tobago, la peine de mort est automatique pour tous les meurtres. Porto-Rico a aboli la peine de mort en 1929, mais en tant qu’« Etat libre associé » aux Etats-Unis le pays tombe sous le coup de la loi américaine de 1994 sur la peine de mort pour les crimes fédéraux.

« Un moratoire de fait, c’est loin d’être suffisant. Tant que tous les pays des Caraïbes n’auront pas aboli la peine de mort, en toutes circonstances et de façon irréversible, les exécutions peuvent reprendre un jour. » poursuit Anne Boucher.

L’actuel moratoire de fait dans les Caraïbes résulte plus des décisions rendues par les diverses cours régionales [2] en faveur d’une restriction de la peine capitale que d’une volonté des Etats d’en finir avec ce châtiment inhumain. Un grand nombre de gouvernements de la région militent clairement en faveur de la peine de mort sur la scène internationale, la présentant notamment comme un outil nécessaire face à la recrudescence de la criminalité [3].

Au Guatemala, des propositions de lois visant à reprendre les condamnations à mort et les exécutions refont régulièrement surface [4]. Les déclarations de Raúl Castro en janvier 2013 sont également inquiétantes : « Nos lois permettent la peine de mort. Cette action a été suspendue, mais c’est dans les textes ; et depuis que nous en avons suspendu l’exécution, cela n’a fait que stimuler les actes d’agression et de sabotage contre mon pays. »

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 99 69 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

Note aux rédactions :

  • [1] La plus récente exécution aux Caraïbes a eu lieu le 19 décembre 2008 dans l’Etat de Saint-Kitts-et-Nevis.
  • [2] Cour interaméricaine des droits de l’homme, Comité judiciaire du Conseil privé (cour d’appel des pays du Commonwealth), Cour suprême de la Caraïbe orientale
  • [3] Les Bahamas, la Barbade, Belize, le Guyana, la Jamaïque, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-Grenadines et Trinité-et-Tobago ont toujours voté contre la résolution pour un moratoire sur l’application de la peine de mort adoptée à trois reprises par l’Assemblée générale des Nations unies. Six d’entre eux ont même signé chaque note verbale de dissociation dénonçant le moratoire.
  • [4] La Coalition mondiale contre la peine de mort a mis en ligne une pétition contre la peine de mort au Guatemala : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/guatemala-abolissez-la-peine-de-mort

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