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Ouzbékistan
Communiqué

Au pays de la torture systématique

Le 29 mars, les élections présidentielles auront lieu en Ouzbékistan. Selon l’ACAT, qui publie une synthèse sur la torture dans ce pays, l’Ouzbékistan est l’un des Etats les plus répressifs de l’espace postsoviétique.
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Le 26 / 03 / 2015

Le 29 mars, les élections présidentielles auront lieu en Ouzbékistan. Selon l’ACAT, qui publie une synthèse sur la torture dans ce pays [1], l’Ouzbékistan est l’un des Etats les plus répressifs de l’espace postsoviétique. Arrivé à la tête de l’Etat en 1991, Islam Karimov s’y maintient depuis grâce au régime autoritaire qu’il a mis en place. La torture y est systématique, est encouragée par les représentants de l’Etat, et fait l’objet d’une impunité totale.

Selon Christine Laroque, responsable Asie à l’ACAT, « En Ouzbékistan, la torture touche toute personne soupçonnée d’avoir commis une infraction. Elle vise aussi les personnes accusées d’appartenir à des partis d’opposition ou d’appartenir à des organisations religieuses interdites. »

L’appartenance supposée ou réelle à un mouvement islamique interdit entraîne un risque accru de torture en cas de détention. Les musulmans qui pratiquent leur religion en dehors d’organisations contrôlées par l’Etat, mais qui n’ont pas de liens avec des mouvements islamiques interdits [2], sont tout de même arrêtés et torturés.

Le moindre courant dissident est réprimé, et les critiques du régime sont sévèrement punies.  Les militants des droits de l’homme et les journalistes indépendants sont systématiquement torturés et soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Les personnes ayant fui le pays courent le risque d’être torturés en cas de renvoi en Ouzbékistan, comme l’a montré l’extradition de 29 réfugiés ouzbeks renvoyés du Kazakhstan en 2011. Un dossier défendu par l’ACAT devant les Nations unies et qui a abouti à la condamnation du Kazakhstan. L’ACAT avait reçu plusieurs témoignages directs faisant état de tortures une fois placés dans les geôles ouzbèkes. La Cour européenne des droits de l’homme a interdit à de nombreuses reprises le renvoi de personnes vers ce pays en raison de ces risques.

3 ans de prison pour « s’être rendu aux toilettes sans permission »

La prolongation arbitraire de peines de prison est une pratique récurrente ces dernières années à l’encontre d’opposants politiques, de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes. Pour des motifs absurdes tels que « ne se lève pas assez vite à l’ordre donné par le gardien » ou « a mal épluché ses carottes », des peines sont prolongées de plusieurs années. En mars 2014, le défenseur des droits de l’homme Ganikhon Mamatkhanov devait sortir de prison après avoir purgé sa peine de cinq ans de détention. Son fils a été informé que la peine de prison avait été prolongée de trois années supplémentaires car il s’était « rendu aux toilettes sans permission. »

Les témoignages recueillis montrent des formes différentes de torture : coups et passages à tabac, asphyxie, chocs électriques, arrachage des ongles, brûlures, viols et violences sexuelles. Des prisonniers  sont torturés jusqu’à la mort. Comme le défenseur des droits de l’homme Abdurasul Khudoinazarov décédé en juin dernier des suites des sévices subis pendant 9 ans de détention.

Le gouvernement ouzbek refuse toute visite d’experts indépendants et de rapporteurs spéciaux des Nations Unies – comme le rapporteur sur la torture, interdit de visite depuis 2002— et ce malgré leurs demandes répétées.

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr  

Notes aux rédactions :

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