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Burundi : Germain Rukuki enfin libre après quatre années de détention arbitraire.

  • Détention arbitraire

Le défenseur des droits humains Germain Rukuki a été libéré le 30 juin 2021 suite à une décision de la Cour d’appel de Ntahangwa, le 21 juin 2021, réduisant sa peine à une année de prison.

L’ACAT-France salue la sortie de prison de Germain Rukuki.

Prisonnier d’opinion, cela faisait presque quatre ans que Germain Rukuki attendait ce jour. Quatre longues années écoulées en prison à la suite de décisions plus politiques que juridiques, prises en violation flagrante des procédures juridiques burundaises. Fervent défenseur des droits humains, Germain Rukuki a été membre de l’Association des juristes catholiques du Burundi (AJCB), de l’Association communautaire Njabutsa Tujan et de l’ACAT-Burundi qui a fait l’objet d’une suspension arbitraire par le gouvernement en novembre 2015. Germain Rukuki payera très cher le prix de son engagement – pacifique – en faveur des droits humains.

Arrêté en juillet 2017 par les services de renseignement, des procès entachés de nombreuses irrégularités le condamneront à 32 ans de prison. Le verdict du nouveau procès en appel, ordonné par la Cour suprême, offre aujourd’hui à ce défenseur des droits humains un soulagement teinté de prudence.

L’incarcération de Germain Rukuki durant ces quatre dernières années a révélé les défaillances du système judiciaire burundais, son manque d’indépendance vis-à-vis d’un pouvoir politique qui brutalise les membres de la société civile qui ne suivent pas la ligne du régime. L’ACAT-France s’est immédiatement mobilisée pour exiger la libération de Germain Rukuki, à grand renfort d’appels urgents, de courriers et de prières, comme celles qui lui furent dédiées en 2020, à l’occasion la Nuit des veilleurs. La mobilisation infatigable a su peser contre le poids indigne de cette condamnation injuste.

La libération de Germain Rukuki est un symbole. Elle nous rappelle que la protection des droits humains doit constituer la règle et demeurer une priorité absolue pour nos États et nos institutions. L’ACAT-France salue la levée des blocages qui ont retenu sa sortie de prison. Toutefois, notre joie de savoir Germain Rukuki retrouver la liberté ne doit pas dissimuler notre vigilance. Bien qu’il bénéficie d’une réduction de peine, Germain Rukuki reste condamné pour « rébellion », une décision indigne alors que ses aces ont toujours été pacifiques et en faveur des droits universels.

La mobilisation ne saurait donc se tarir : défendre les droits n’est pas un crime. L’ACAT-France restera activement engagée aux côtés de celles et ceux qui œuvrent tous les jours pour que cessent les atteintes aux droits au Burundi.

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