• Appel à mobilisation

La peine de mort confirmée en appel pour le chercheur Jean-Jacques Wondo.

  • Justice et impunité
  • Peine de mort

Mobilisons-nous pour exiger la libération et l’annulation de la condamnation de Jean-Jacques Wondo !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Félix TSHISEKEDI , Président de la République démocratique du Congo, ou interpellez-le directement par voie électronique.
Sommaire

Partager l'article :

Le 27 janvier 2025, la condamnation à mort du chercheur belge d’origine congolaise Jean-Jacques Wondo a été confirmée par la cour d’appel militaire de Kinshasa pour “association de malfaiteurs” à l’issue d’un procès où son innocence semble pourtant avoir été largement démontrée par ses avocats. Les Nations Unies, l’Union Européenne et plusieurs organisations de la société civile dénoncent ce verdict et demandent sa libération.

Qu’est-il reproché à Jean-Jacques Wondo ?

Jean-Jacques Wondo, diplômé de l’École Royale Militaire de Bruxelles, est un expert militaire belge d’origine congolaise, spécialisé dans les questions relatives à la République Démocratique du Congo (RDC). En tant que responsable du Think Tank Afridesk et auteur de plusieurs ouvrages sur l’armée congolaise, il a été appelé en février 2024 par Daniel Lusadisu Kiambi, nouvel administrateur général de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), pour rejoindre Kinshasa en tant que conseiller principal. Sa mission : humaniser et professionnaliser l’ANR, souvent critiquée pour ses violations des droits humains.

Une arrestation controversée suite à une tentative de coup d’État

Le 19 mai 2024, plusieurs dizaines d’hommes armés attaquent le domicile d’un ministre avant d’investir le palais de la Nation à Kinshasa. L’armée congolaise parvient rapidement à maîtriser la situation. Le leader de l’attaque, Christian Malonga, ainsi que plusieurs de ses hommes, sont exécutés sommairement. Cet événement est qualifié de tentative de coup d’État. Le 22 mai, Jean-Jacques Wondo est arrêté par les renseignements militaires (ex-Demiap) et incarcéré à la prison de Ndolo, accusé d’être le cerveau de cette tentative. Le 31 mai, Daniel Lusadisu est limogé, seulement dix mois après sa nomination à la tête de l’ANR.

Une condamnation à mort entachée d’irrégularités

Le 13 septembre 2024, à l’issue d’un procès expéditif devant le tribunal militaire de Kinshasa, Jean-Jacques Wondo est condamné à mort, sans preuves tangibles de sa culpabilité. Tout au long du procès, il clame son innocence. Le dossier à son encontre a été instruit de manière partiale par une instance judiciaire militaire non indépendante. Parmi les 51 autres prévenus, 37 sont condamnés à la peine capitale, tandis que 14 sont acquittés. Il semble que Jean-Jacques Wondo ait été victime d’une machination orchestrée par des individus influents au sein de l’État congolais, désireux de l’empêcher de réformer les services de renseignement. Le ministère public aurait ainsi fabriqué un dossier à charge sur demande. Le procès en appel, entamé en novembre 2024, a révélé de graves irrégularités et manipulations ayant conduit à sa condamnation initiale. Malgré des preuves évidentes de son innocence, la cour d’appel militaire de Kinshasa confirme la peine de mort le 27 janvier 2025 pour « association de malfaiteurs ».

Une réaction internationale : le Parlement européen s’exprime

Dans une résolution adoptée le 23 janvier 2025, le Parlement européen a « condamné fermement » la peine de mort prononcée contre Jean-Jacques Wondo. Les élus de l’Union européenne « demandent instamment » au gouvernement congolais d’annuler immédiatement cette condamnation à mort.

Contexte 

Jean-Jacques Wondo est au cœur d’une affaire judiciaire marquée par des manipulations, des preuves fabriquées et des violations flagrantes du droit à la défense. Sa condamnation à mort en septembre 2024, dans le cadre d’une prétendue tentative de coup d’État, illustre les dérives du système judiciaire congolais.

Un dossier monté de toutes pièces

Lors du procès en première instance, le ministère public a évoqué le témoignage d’un certain Malusha Mukinzi, réceptionniste de l’hôtel Shulungu où Jean-Jacques Wondo séjournait. Ce dernier aurait été présenté comme un intermédiaire entre Wondo et Christian Malonga, le chef du commando. Cependant, ce témoin ne s’est jamais présenté devant le tribunal, le ministère public affirmant qu’il avait disparu. Jean-Jacques Wondo a également été accusé d’avoir mis son véhicule de service à disposition des assaillants, alors que sa jeep Hyundai, de couleur grise, ne faisait pas partie des véhicules utilisés lors des événements du 19 mai 2024. De plus, les accusations selon lesquelles il aurait supprimé des données compromettantes de son téléphone n’ont jamais été prouvées. L’analyse des appels passés par Christian Malonga a démontré qu’aucun n’était adressé à Wondo. Enfin, une photo montrant Wondo aux côtés de Malonga a été utilisée comme preuve de leur proximité, alors qu’elle avait été prise à Bruxelles en novembre 2016.

L’innocence de Jean-Jacques Wondo mise en lumière

Le procès en appel a révélé les graves irrégularités ayant conduit à sa condamnation initiale. Grâce aux efforts de ses avocats, le témoin clé a été retrouvé en prison, où il avait été détenu depuis juillet 2024. Lors de son audition, Malusha Mukinzi a déclaré avoir subi des tortures pour accuser à tort Jean-Jacques Wondo. Les avocats de la défense ont également prouvé qu’ils n’avaient pas eu accès à l’intégralité du dossier avant le procès et que Wondo avait été détenu au secret, violant ainsi ses droits. En tant que civil, il aurait dû être jugé par un tribunal civil, conformément au droit international. Malgré cela, la cour d’appel militaire a confirmé la peine de mort pour « association de malfaiteurs ».

Une justice manipulée à des fins politiques

La condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo met en lumière les dysfonctionnements d’un système judiciaire politisé, où des civils sont jugés comme des militaires et où les droits de la défense sont régulièrement bafoués. Jean-Jacques Wondo n’est pas un cas isolé. En mars 2024, le gouvernement congolais a décidé de reprendre les exécutions, mettant en danger des centaines de condamnés, souvent victimes d’erreurs judiciaires.

Inscription aux appels à mobilisation et appels urgents.

Les dernières mobilisations.

Les actions que nous menons avec vous au quotidien permettent de changer des vies.

Pour la vie de chacun, nous pouvons tous agir ! 

  • Appel à mobilisation
Au Niger, Moussa Tchangari est détenu arbitrairement depuis le 3 décembre 2024 pour ses activités en faveur des droits humains et de la promotion de l’État de droit dans son [...]
  • Appel urgent
Steven La’Wayne Nelson, 37 ans, attend son exécution prévue pour le 5 février 2025 au Texas. Suite à de graves questions sur l'équité de son procès, l’ACAT-France appelle à une [...]
  • Appel à mobilisation
Mobilisation pour Julia Chuñil, défenseure mapuche disparue au Chili. Deux mois après sa disparition, exigeons des autorités chiliennes des actions concrètes pour faire toute la lumière sur cette disparition forcée. [...]