Violences policières.

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le Recours
à la force,
une légitimité débattue.

Les forces de l’ordre ont pour mission de protéger les citoyens. Elles peuvent avoir recours à la force, à condition toutefois que celle-ci soit strictement nécessaire et proportionnée, et que la législation soit respectée. Tout l’enjeu réside dans la difficulté de situer la frontière entre la force légitime et les violences policières illégales. La force ne peut être utilisée que si elle est strictement nécessaire et proportionnée. Elle doit être employée en dernier recours et être rendue nécessaire par la situation. Ainsi, la force n’est plus nécessaire dès que la personne est maîtrisée ou appréhendée. Tout usage de la force sur une personne maîtrisée, ou tout emploi de la force à des fins de dissuasion ou de punition, constituerait un traitement inhumain et dégradant qui devrait être sanctionné. 

Chaque année, de nombreuses personnes allèguent avoir subi des violences policières, sont grièvement blessées ou décèdent lors d’interventions de la police ou de la gendarmerie. Si ces faits sont rares au regard du nombre d’interventions policières enregistrées quotidiennement, ils justifient néanmoins que les citoyens demandent des comptes aux autorités. Les faits d’usage illégal de la force, pour rares qu’ils soient, ne sont pas tolérables dans un État de droit. 

S’il est important de tenir compte de la réalité et de conférer aux forces de l’ordre les moyens d’agir, il est néanmoins fondamental, dans un État de droit, que l’usage de la force par la police ou la gendarmerie soit strictement encadré et contrôlé, que les abus puissent faire l’objet de recours en justice et qu’ils soient systématiquement sanctionnés lorsqu’ils sont avérés. Loin de représenter un obstacle à l’efficacité policière, le respect de la déontologie et des droits humains est, au contraire, primordial pour permettre qu’un lien de confiance s’instaure entre le public et les forces de l’ordre.

L’usage de la force physique se décline de plusieurs manières, selon différents niveaux de gradation allant de la force à mains nues aux armes à feu, en passant par les armes de force intermédiaire. Un large panel de méthodes et d’équipements permettant l’usage de la force est supposé permettre de graduer l’action des policiers et gendarmes, afin de s’assurer qu’elle est toujours adaptée à la situation. Dans certains cas, le cadre légal de ces moyens de force n’est pas assez protecteur ou n’est parfois pas même respecté. Dans d’autres cas, les moyens dont disposent les forces de l’ordre ne sont tout simplement pas adaptés aux situations pour lesquelles ils sont prévus. Entre usage des armes à feu, moyens de force intermédiaire banalisés et techniques d’immobilisation qui étouffent, nombreux sont les moyens des forces de l’ordre pouvant constituer des mauvais traitements. 

Les violences policières en chiffres.

Sources :

Rapport annuel de l’IGPN (2022)

ACAT-France

Saisines de l’IGPN pour usage de la force en 2022
0
Manquements relevés pour usage disproportionné de la force en 2022
0
Personnes décédées à la suite de l’usage d’arme à feu sur un véhicule en fuite en 2022
0
Personnes décédées à la suite de l’usage d’un pistolet à impulsions électriques depuis 2010
0

Lutter contre
les violences policières.

Dans l’exercice de leur mission, les forces de sécurité disposent du droit de recourir à la force. Le recours à la force n’est cependant autorisé que s’il respecte les principes de légitimité, de nécessité, de proportionnalité et de précaution.

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Légitimité

Tout recours à la force doit avoir un fondement juridique et poursuivre un objectif légitime : arrestation, prévention de la fuite d’une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction, légitime défense, dispersion de rassemblement violent etc.

Nécessité

La force ne doit être utilisée que si, et dans la mesure où,
elle est strictement nécessaire à la réalisation d’un objectif
légitime. Le recours à la force doit être inévitable pour atteindre cet
objectif ; le degré de force employé ne doit pas excéder ce
qui est nécessaire pour l’atteindre ; la force doit cesser dès
qu’elle n’est plus nécessaire pour atteindre l’objectif visé.

Proportionnalité

Le préjudice susceptible d’être causé par l’emploi de la force ne doit pas être excessif par rapport à l’avantage tiré de l’objectif à atteindre. Il s’agit de mettre en balance les risques et les bénéfices du recours à la force. Même si la force est nécessaire pour atteindre un objectif légitime, le principe de proportionnalité doit conduire un agent à y renoncer si le seul moyen dont il dispose risque d’entraîner des dommages excessifs.

Précaution

Les opérations des forces de sécurités doivent être planifiées, préparées et conduites de manière à réduire au minimum le recours à la force et, lorsque ce cela devient inévitable, à causer le moins de dommages possible.

Nos mobilisations.

  • Appel à mobilisation
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2024, cinq jeunes hommes sont décédés au sein du commissariat central de police Djoué à Brazzaville. Il est de la responsabilité des [...]
  • Appel à mobilisation
Trop de citoyens guinéens meurent par balles dans des contextes de manifestations : au moins dix depuis le début de l’année 2024. Cela doit cesser. L’usage de la force létale [...]
  • Justice et impunité
  • Maintien de l’ordre
  • Violences policières
  • Appel à mobilisation
Il y a trois ans, la police de Quintana Roo a détenu arbitrairement et torturé huit personnes, également victimes de violences sexuelles. Elles participaient à une manifestation pacifique contre les [...]
  • Justice et impunité
  • Maintien de l’ordre
  • Torture
  • Violences policières

La campagne en cours.

Groupe de policiers armés avec casques et boucliers lors d'une manifestation
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L'ordre et la force

Pendant 18 mois, l’ACAT-France a réalisé un état des lieux des violences policières en France. 

Au terme de son enquête, elle publie en mars 2016 un rapport intitulé L’ordre et la force pour briser le silence autour de cette question.

Les actualités.

L’examen de la France par le Comité contre la torture débute le 16 avril. L’ACAT-France et la FIACAT formulent leurs recommandations en matière de conditions de détentions et de politiques pénale, de violences policières et de manque d’impartialité dans les enquêtes qui découlent de ces violences.
Les violences policières constituent une entrave aux libertés publiques et aux droits fondamentaux. À l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre les violences policières, l’ACAT-France rappelle ses recommandations adressées à l’ONU et appelle à des mesures concrètes pour mettre fin à ces abus.
En cette période de l'Avent, tendons la main à nos frères et soeurs en humanité privés de libertés qui souffrent en silence, trop souvent oubliés.
  • Détention arbitraire
  • Peine de mort
  • Torture
  • Violences policières

les Ressources.