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  • Appel à mobilisation

Soutenons Y Quynh Bdap, activiste vietnamien des droits humains et chrétien engagé, victime de répression transnationale.

  • Détention
  • Disparitions forcées
  • Torture

Mobilisons-nous pour exiger la divulgation du lieu de détention d’Y Quynh Bdap et l’arrêt de la coopération entre la Thaïlande et le Vietnam à des fins de répression transnationale.

Pour agir, envoyez un email et/ou téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Madame Paetongtarn Shinawatra, Première ministre de Thaïlande

Le 28 novembre 2025, Y Quynh Bdap, défenseur des droits humains, chrétien engagé et cofondateur de Montagnards Stand for Justice (MSFJ), a été extradé de force par les autorités thaïlandaises vers le Viet Nam alors qu’il bénéficiait du statut de réfugié reconnu par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).  Depuis son transfert vers le Viet Nam, aucune information sur son lieu de détention ou sur son état n’a été communiquée par les autorités vietnamiennes.  

Qui est Y Quynh Bdap ? 

Y Quynh Bdap est le cofondateur de Montagnards Stand for Justice (MSFJ), une organisation fondée en 2019 qui lutte pour la protection des droits des montagnards et leur liberté de culte.  Les montagnards sont des peuples autochtones des hauts plateaux du centre du Viet Nam, souvent chrétiens, qui subissent des persécutions de la part des autorités en raison de leur culture et de leur religion. MSFJ effectue un travail essentiel de documentation des violations visant ces minorités ethniques et religieuses au Viet Nam. 

Y Quynh Bdap a été contraint de quitter le Viet Nam en raison de son engagement et vivait en Thaïlande depuis 2018. Il est reconnu comme réfugié par le HCR et était en attente de relocalisation.  

En janvier 2024, le gouvernement vietnamien a qualifié MSFJ d’« organisation terroriste » et a condamné Y Quynh Bdap par contumace à dix ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès tenu dans un tribunal « mobile » ne garantissant pas les conditions nécessaires à un procès équitable. Selon les Nations Unies, l’application de cette loi constitue un usage discriminatoire et une instrumentalisation des politiques antiterroristes à des fins de répression contre les peuples autochtones montagnards et les minorités religieuses. Cette condamnation s’inscrit donc dans un contexte plus large de répression des Montagnards qui semble s’intensifier. 

Un retour forcé dans un climat de répression transnationale  

Le 11 juin 2024, à la suite de sa condamnation, Y Quynh Bdap a été arrêté par les autorités thaïlandaises en vue d’une audience sur son extradition.  

Après cette arrestation, les Nations Unies ont interpellé les autorités thaïlandaises, alertant sur les risques de torture, de détention arbitraire et sur la violation du principe de non-refoulement qu’impliquerait une extradition. Elles ont exhorté les autorités thaïlandaises à refuser tout rapatriement forcé.  

En dépit des appels des Nations Unies et des organisations de la société civile, la cour d’assises de Bangkok a prononcé l’extradition d’Y Quynh Bdap le 30 septembre 2024. Le verdict a été confirmé en appel le 26 novembre 2025. Le 28 novembre 2025, Y Quynh Bdap a été renvoyé de force vers le Viet Nam sans que sa famille ni son avocate n’en soient informées. Son transfert n’a été confirmé que le 29 novembre 2025. Depuis cette date, les autorités vietnamiennes n’ont fourni aucune information sur son lieu de détention ni sur son état de santé.

Des violations des droits humains 

En renvoyant une personne vers un pays où elle risque la torture, la détention arbitraire et d’autres formes de mauvais traitements, la Thaïlande a violé le principe de non-refoulement qui interdit  de renvoyer une personne vers un pays où elle risque la torture, ainsi que la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, à laquelle elle est partie depuis le 2 octobre 2007. L’absence totale d’information depuis son transfert fait par ailleurs craindre qu’il ne soit victime de disparition forcée, en violation de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, que la Thaïlande a rejointe le 14 mai 2024.  Cette situation soulève également de graves préoccupations au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, notamment concernant l’interdiction de la détention arbitraire. 

En outre, la loi thaïlandaise de 2022 sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées interdit explicitement toute expulsion, déportation ou extradition lorsqu’il existe des motifs sérieux de croire que la personne risque la torture ou une disparition forcée. 

En extradant Y Quynh Bdap vers le Viet Nam, la Thaïlande se place en violation directe de sa législation nationale et du droit international. 

L’ACAT-France condamne cette violation flagrante de toutes les conventions relatives aux droits de l’Homme, qui contrevient aux engagements internationaux pris par la Thaïlande en matière de droits humains.

Contexte 

La Thaïlande est depuis plusieurs années un terrain où s’exercent diverses formes de répression transnationale. En 2015, l’éditeur sino-suédois Gui Minhai, soutenu par l’ACAT France, a disparu en Thaïlande avant de réapparaître en détention en Chine, un cas emblématique de retour forcé et de répression transnationale. Dix ans plus tard, les autorités thaïlandaises ont expulsé de force quarante personnes de la communauté Ouïghour vers la Chine, malgré les risques sérieux de persécution.   La Thaïlande coopère ainsi étroitement avec d’autres États de la région dans des opérations répressives visant les minorités et les défenseurs des droits humains.  

Le cas d’Y Quynh Bdap semble donc s’inscrire dans un courant de répression transnationale entamé par la Thaïlande il y a plusieurs années. 

Des appels de la Communauté internationale ignorés 

Malgré la mobilisation exceptionnelle des Nations Unies, réunissant une coalition de rapporteuses et rapporteurs spéciaux, de membres du Groupe de travail sur les disparitions forcées ainsi que des experts de multiples mandats portant sur la liberté d’expression, les droits des peuples autochtones, la protection des défenseurs des droits, les garanties judiciaires et la lutte contre les exécutions arbitraires, la Thaïlande a tout de même procédé à l’extradition d’Y Quynh Bdap.   Cette décision, prise en dépit des communiqués, des lettres d’allégation conjointes et des avertissements clairs rappelant les risques graves de violations des droits humains, illustre de manière alarmante l’écart entre les engagements proclamés et les pratiques des autorités thaïlandaises, renforçant l’urgence d’un plaidoyer pour dénoncer cette extradition contraire au droit international. 

Appel à l’action 

Au regard de l’ensemble des éléments cités, L’ACAT-France exhorte le gouvernement thaïlandais à localiser sans délai Y Quynh Bdap, tout en garantissant les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité.  Nous demandons également au gouvernement thaïlandais de cesser toute coopération avec le Viet Nam dans les opérations de répression visant les réfugiés vietnamiens, les demandeurs d’asile et les défenseurs des droits humains en Thaïlande. 

Le gouvernement thaïlandais doit respecter pleinement ses obligations internationales, notamment le principe de non-refoulement et la Convention contre la torture, ainsi que la loi thaïlandaise sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées, afin que de telles violations ne puissent plus se reproduire. 

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