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Hélène Noa Dubois : «Connaître l’heure et le jour de sa mort, c’est la pire des punitions».

  • Peine de mort
  • Torture
Hélène Noa et Steven | PHOTO HÉLÈNE NOA DUBOIS

Témoignage – Condamné à mort en 2012, Steven Nelson a été exécuté au Texas en février 2025. Sa veuve, Hélène Noa Dubois, revient sur leur rencontre, les derniers instants avant l’exécution et sa résilience face à cette épreuve.

« J’ai rencontré Steven en 2020, dans un programme d’échanges avec des détenus. Son profil m’a marquée : il parlait de sport, de peinture et surtout de sa volonté de rester positif malgré sa situation. Nous avons d’abord correspondu par lettres, puis au téléphone. Une vraie complicité est née, puis des sentiments.

Vivre en attendant la mort

Je l’ai vu pour la première fois en 2021. Malgré les fouilles et la cloison de verre qui nous séparait, tout semblait naturel. Steven était drôle, intelligent, créatif.

Après treize ans dans le couloir de la mort, il a appris sa date d’exécution : le 5 février 2025. C’était horrible : connaître l’heure et le jour de sa mort, c’est la pire punition. Mais nous gardions l’espoir d’une commutation de peine, juste pour tenir.

Avec le prêtre Jeff Hood, nous avons lancé une campagne de sensibilisation pour faire connaître l’histoire de Steven. L’ACAT-France nous a aidés, et cela faisait chaud au cœur. Puis j’ai déménagé au Texas pour passer les cinq dernières semaines auprès de Steven.

« Le pire jour de ma vie »

Les deux derniers jours, nous avons parlé du matin au soir. Mais la veille, c’était insoutenable : comment parler quand on sait qu’il n’y a plus de futur ?

Le jour de l’exécution a été le pire de ma vie. On a beaucoup pleuré. On espérait encore un ultime recours, mais la Cour suprême a refusé. Steven avait froid, il était terrifié, sa voix était faible. Dans la dernière demi-heure, il me demandait sans cesse combien de temps il nous restait. Puis nous avons dû raccrocher.

Une heure plus tard, on m’a laissée entrer dans la salle d’exécution : Steven était sur un lit, les bras écartés avec deux intraveineuses. Il a dit ses derniers mots : « Je rentre à la maison, notre amour est inconditionnel, continue de vivre pour toi et pour nous. »

L’injection létale a duré vingt-six minutes. Steven avait les yeux mi-ouverts. C’était horriblement long, le temps était comme figé. Et un médecin a pris son pouls et indiqué l’heure du décès. J’ai pu voir son corps pendant quinze minutes dans la chapelle de la prison, entourée de gardes et du directeur. C’était la première fois que je pouvais toucher Steven.

« La tête haute »

Après cela, je ne voulais pas que nos efforts s’arrêtent. Beaucoup de condamnés à mort n’ont personne à qui parler. Et quand on voit la terreur dans les yeux d’une personne qui se fait exécuter, on ne souhaite à personne d’affronter cela seul.

Avec Jeff, nous avons créé Execution Intervention Project : nous accompagnons spirituellement les condamnés isolés jusqu’à leur exécution pour leur offrir de l’amour, puis nous soutenons leurs familles. En partageant leurs histoires, nous voulons montrer que la peine de mort ne résout rien et faire évoluer les mentalités.

Ce n’est pas facile, je pense toujours beaucoup à Steven. Mais je garde la tête haute et je mets mon énergie dans ce combat. »

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