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J’agis pour l’accès aux soins en prison.

« Ils vont me faire mourir et je ne veux pas mourir », Adil Taychi, deux jours avant son décès.
AM12
Le 28 / 11 / 2016

Mort des complications liées à ulcère en prison

Il se plaignait de vives douleurs abdominales depuis plusieurs mois. Adil Taychi, détenu en maison d’arrêt, ne parvenait plus à s’alimenter et avait perdu plus de 20kg… Malgré ses demandes insistantes, il n’a pas bénéficié à temps des examens et des soins nécessaires. Il est décédé dans sa cellule, d’un ulcère perforé, en février 2016. L’histoire dramatique d’Adil Taychi met le doigt sur une problématique maintes fois dénoncée : celle du manque d’accès aux soins médicaux en prison. Un rapport conjoint des inspections générales des affaires sociales (IGAS) et des services judiciaires (IGSJ) est venu le rappeler en février 2016.

Un manque de médecins spécialistes

En prison, les soins sont la plupart du temps réalisés au sein de l’unité sanitaire implantée sur les lieux. C’est sans compter cependant sur le manque cruel de spécialistes dans les prisons. En cause notamment, la très grande difficulté à recruter certains professionnels de santé pour travailler au sein des lieux de privation de liberté. Pour consulter un médecin spécialiste, les personnes détenues sont donc contraintes de se faire soigner à l’extérieur, ce qui nécessite des extractions médicales effectuées par des escortes pénitentiaires.

L’accès aux soins réduit à peau de chagrin

Lourdes et coûteuses, les extractions médicales sont difficiles à mettre en place. Dans ces conditions, les personnes détenues peuvent attendre des mois pour obtenir la consultation demandée. « Je demande, en vain depuis vingt-sept mois, un rendez-vous avec un ophtalmologue », signale Manuel, détenu à la prison de Châteaudun, auprès de l’Observatoire international des prisons (OIP) en juin 2016. L’unité sanitaire ne dément pas. En août 2016 elle confirme avoir « une liste de 34 personnes en attente de consultations », dont « certains depuis janvier 2014 ». Les conséquences d’un tel retard de prise en charge médicale sont parfois très graves. De bénins problèmes de santé, qui auraient pu être traités par une prise en charge rapide, s’accumulent et s’aggravent, parfois jusqu’à devenir incurables… Voire mortels. Adil Taychi en a fait les frais.

Une proposition : la permission de sortir

Cette situation pourrait pourtant en partie être résolue. L’ACAT se joint à l’IGAS pour préconiser que les personnes remplissant les conditions légales puissent bénéficier de permissions de sortir pour se rendre seules à un rendez-vous médical. Ce dispositif répondrait en effet à la fois aux exigences  de réinsertion et de sécurité.

Lettre à télécharger.

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