Où en sont les enquêtes concernant la répression des manifestations d’avril et de mai 2021 ?

Au moins 16 personnes ont été tuées par balles à N’Djamena et Moundou lors de la répression de plusieurs manifestations interdites par les autorités entre le 27 avril et le 19 mai 2021. Le 27 avril, le Président Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté la répression ». Face à l’absence d’enquêtes indépendantes et impartiales sur ces événements au Tchad, la France doit se mobiliser pour que vérité et justice soient apportées aux victimes.
Nécessité d’enquêtes impartiales et indépendantes concernant la répression de diverses manifestations

Au moins neuf personnes ont été tuées par balles à Ndjamena, la capitale du Tchad, et dans le sud du pays, à Moundou, le 27 avril 2021 lorsque les forces de défense et de sécurité tchadiennes ont réprimé, faisant un usage excessif de la force létale, les manifestations pacifiques du mouvement Wakit Tama (« l’heure est venue en arabe »). Les autorités tchadiennes doivent enquêter puis traduire en justice les responsables de ces homicides et veiller à ce que cela ne se reproduise plus.
Le défenseur Hassanna Abba agressé par la police marocaine

Alors que les attaques et représailles envers les défenseur.es sahraoui.es se multiplient depuis la fin du cessez-le-feu le 13 octobre 2020, Hassanna Abba a été victime d’une attaque ce samedi 8 mai.
Répression d’une manifestation d’autonomistes à Cafunfo : Au moins dix morts par balles

Le 30 janvier 2021, des incidents graves ont eu lieu à Cafunfo, village minier de la commune de Cuango dans le Lunda Norte. Selon les premiers témoignages, informations et vidéos récoltés par la société civile, des éléments des forces de défense et de sécurité angolaises auraient tiré à balles réelles sur des manifestants non armés et tué plusieurs d’entre eux. Particulièrement marquante, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre plusieurs civils ensanglantés au sol. Certains bougent, d’autres non. Un policier angolais donne alors des coups de pied et marche sur la tête d’une victime grièvement blessée.
Il faut mettre un terme aux arrestations arbitraires d’opposants
Au moins 136 membres et sympathisants de l’opposition sont emprisonnés depuis septembre 2020 dans divers lieux de détention à travers le pays. Ils ont été arrêtés à la suite de la répression violente par les forces de l’ordre de manifestations pacifiques non autorisées. Nombre d’entre eux sont en détention provisoire et font l’objet de poursuites iniques devant des juridictions militaires non indépendantes.
Il faut rouvrir la procédure judiciaire concernant l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana !

Dix ans après la mort de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, il est urgent de mettre un terme à l’impunité qui perdure dans cette affaire. L’arrestation du lieutenant-colonel Christian Ngoy, le 3 septembre 2020, constitue une occasion importante pour rouvrir la procédure judiciaire. Condamné à mort dans cette affaire, par contumace en juin 2011, Christian Ngoy a bénéficié durant neuf années de soutiens au sein du régime lui évitant toute arrestation. Il est aujourd’hui temps de relancer la procédure judiciaire et d’identifier, arrêter, juger et sanctionner l’ensemble des responsables impliqués dans ce double assassinat de défenseurs des droits humains, en particulier le général John Numbi, suspecté d’être le commanditaire des crimes et qui fait l’objet d’une nouvelle plainte depuis le 29 octobre 2020 pour recel de malfaiteurs.
Absence de résultats d’enquête concernant le décès en détention du journaliste Samuel Wazizi

Plus de quinze mois après la disparition forcée du journaliste Samuel Ajiekah Abuwe – connu sous le nom de Samuel Wazizi – les autorités camerounaises continuent à s’enfermer dans le silence sur les circonstances de sa détention et de sa mort, apprise début juin 2020. Selon la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), le chef de l’Etat, Paul Biya, aurait reçu les résultats de l’enquête menée par la sécurité militaire. L’ACAT-France appelle la présidence de la République du Cameroun à rendre public le rapport d’enquête et ses conclusions.
Police : déconstruire les idées reçues !

On sait qu’il est souvent très difficile de discuter de manière apaisée des questions de violences policières. L’importance que revêt la fonction policière en démocratie impose toutefois de pouvoir en débattre. Cela commence par déconstruire certaines idées reçues.
Rapport « Maintien de l’ordre : à quel prix ? »

Le 11 mars 2020, l’ACAT sort un nouveau rapport intitulé « Maintien de l’ordre : à quel prix ? » Issu de plus d’un an d’enquête, il examine l’évolution des pratiques de maintien de l’ordre depuis le début des années 2000 et met en avant de nombreux dysfonctionnements. Multiplication des cas de violences illégitimes, restriction des libertés publiques et des droits fondamentaux, rupture du lien de confiance entre les institutions, notamment policière, et les citoyens… L’ACAT interroge : l’ordre doit-il être maintenu à ce prix ?
HUMAINS N°15 – MAINTIEN DE L’ORDRE : QUE FAIT LE POLITIQUE ?

Si la frontière entre la légitimité et la légalité du recours à la force est fondamentale, elle n’en est pas moins ténue et difficile à situer notamment dans le cadre de manifestations. Dans ce numéro, l’ACAT s’interroge sur les dysfonctionnements constatés dans les pratiques du maintien de l’ordre et leurs évolutions. Mais en examinant les pratiques, c’est surtout les choix et la responsabilité de ceux qui les ont décidées que questionne l’ACAT. Afin de démontrer que le maintien de l’ordre est avant tout une affaire de politique.