Un poète porté disparu dans l’indifférence des autorités

Depuis le 7 février 2021, Innocent Bahati, poète rwandais populaire – aujourd’hui âgé de 32 ans – est porté disparu. Connu pour son expression ouverte et critique sur les questions sociales, il publiait ses poèmes sur YouTube et Facebook et se produisait lors d’événements poétiques. Selon le Bureau d’enquêtes du Rwanda (Rwanda Investigation Bureau, RIB), qui a brièvement communiqué dans la presse un an plus tard, Innocent Bahati aurait quitté le Rwanda pour se rendre en Ouganda, où il avait des contacts réguliers avec des groupes « anti&#8209Rwanda » sans donner plus d’explications. Jusqu’à ce jour, les autorités rwandaises n’ont publié aucun rapport d’enquête au sujet de cette disparition.

Je soutiens la famille de Prageeth Eknaligoda, porté disparu

Prageeth Eknaligoda, journaliste et caricaturiste sri lankais, a critiqué et dénoncé le gouvernement du président Mahinda Rajapaksa au cours de son premier mandat. Il a été enlevé le 24 janvier 2010. Douze ans après, sa famille demeure sans nouvelles de lui.

La criminalité se combat par le droit, non par les violations !

En République du Congo, la lutte contre la criminalité et le banditisme menée par les autorités se fait au détriment du droit par des violations : exécutions sommaires, disparitions forcées, tortures, arrestations arbitraires… Des associations congolaises alertent depuis des mois sur la dérive répressive des forces de l’ordre avec la responsabilité des autorités publiques. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent certaines de ces exactions.

A quand des enquêtes pour établir la vérité et la justice sur les cas de disparitions forcées ?

Dans une interview mise en ligne le 14 juillet 2021 sur RFI, le président burundais Evariste Ndayishimiye affirme qu’il n’y a pas de disparition forcée au Burundi : « À ce que je sache, il n’y a pas de disparitions au Burundi. Sinon, vous me diriez : Telle personne est disparue ». En réalité depuis 2015, un nombre important de citoyens burundais – dont des militants de la société civile et des opposants – ont disparu sans laisser de traces après avoir été arrêtés par des agents de l’Etat. Les autorités burundaises n’ont pour l’instant aucune volonté politique de procéder à de véritables enquêtes pouvant établir la vérité sur ces crimes et rendre justice aux victimes et à leurs proches.

Où est Mohamed Lamine Haddi ?

Mohamed Lamine Haddi a conduit une grève de la faim de 69 jours pour protester contre ses conditions de détention, mais les autorités marocaines y ont mis fin le 22 mars dernier en le nourrissant de force. Malgré son état de santé très dégradé, il n’a pas reçu le suivi médical nécessaire et sa famille est sans nouvelles de lui depuis le 9 avril 2021, ce qui laisse craindre le pire.

Répression d’une manifestation d’autonomistes à Cafunfo : Au moins dix morts par balles

Le 30 janvier 2021, des incidents graves ont eu lieu à Cafunfo, village minier de la commune de Cuango dans le Lunda Norte. Selon les premiers témoignages, informations et vidéos récoltés par la société civile, des éléments des forces de défense et de sécurité angolaises auraient tiré à balles réelles sur des manifestants non armés et tué plusieurs d’entre eux. Particulièrement marquante, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre plusieurs civils ensanglantés au sol. Certains bougent, d’autres non. Un policier angolais donne alors des coups de pied et marche sur la tête d’une victime grièvement blessée.

Torturé alors qu’il était détenu au secret, Ding Jiaxi fournit un témoignage rare et courageux

Arrêté en décembre 2019, le défenseur Ding Jiaxi a été placé durant six mois en “résidence surveillée dans un endroit désigné” – un procédé légal de détention au secret – avant de réapparaitre dans un centre de détention à Linshu, dans la province orientale du Shandong. Dans un appel à son avocat le 3 février 2021, il a témoigné des actes de torture subis durant cette période. Si la torture dont il fait état est loin d’être inédite en Chine, il est rare que des prisonniers encore aux mains des autorités et dans l’attente de leur procès osent en parler publiquement, par peur des représailles.

Absence de résultats d’enquête concernant le décès en détention du journaliste Samuel Wazizi

Plus de quinze mois après la disparition forcée du journaliste Samuel Ajiekah Abuwe – connu sous le nom de Samuel Wazizi – les autorités camerounaises continuent à s’enfermer dans le silence sur les circonstances de sa détention et de sa mort, apprise début juin 2020. Selon la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), le chef de l’Etat, Paul Biya, aurait reçu les résultats de l’enquête menée par la sécurité militaire. L’ACAT-France appelle la présidence de la République du Cameroun à rendre public le rapport d’enquête et ses conclusions.

Rapport Mapping : chronique d’exactions ignorées

Rapport papier article

Focus. Magazine Humains #14.
Bien que le rapport Mapping soit un document
fondateur de la lutte contre l’impunité en
République démocratique
du Congo (RDC), il est oublié dans les tiroirs
des Nations unies depuis 9 ans. C’est qu’il fait
la lumière sur les exactions commises entre
1993 et 2003, mettant en cause jusqu’aux plus
hauts responsables politiques et militaires
de la région des Grands Lacs.