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Nouvelles représailles contre Naâma Asfari et Claude Mangin.

Le 13 mars au matin, les autorités marocaines ont à nouveau interdit l’entrée sur le territoire marocain à Claude Mangin, l’épouse du prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari. Alors que ce dernier est actuellement jugé par la Cour d’appel de Rabat au cours d’un procès manifestement inéquitable, il est privé du soutien de son épouse.

Ce troisième refoulement de Claude Mangin en quelques mois est une énième représailles exercée par le Maroc à l’encontre de Naâma Asfari, pour le punir de dénoncer sans cesse les violations des droits de l’homme que ses 23 coaccusés et lui subissent depuis leur arrestation et leur torture en 2010 dans le cadre du démantèlement du camp de Gdeim Izik. En 2014, il a porté plainte devant le Comité des Nations unies contre la torture. Dans sa décision rendue le 12 décembre 2016, le Comité a condamné le Maroc notamment pour avoir torturé Naâma et pour avoir usé de représailles à son encontre, ainsi qu’à l’encontre de son épouse.

Loin de ramener le Maroc à la raison, cette décision a accru son courroux. Le Maroc a adressé un courrier au Comité lui annonçant qu’il rejetait absolument sa décision, au mépris de ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme.

Le nouveau procès de Naâma et de ses coaccusés de Gdeim Izik s’est ouvert le 26 décembre 2016. Depuis, les irrégularités s’enchaînent. Les accusés sont interrogés sur la base de leurs aveux signés sous la torture, leurs avocats sont empêchés de plaider et leurs mémoires de défense rejetés, entre autres atteintes graves au droit à un procès inéquitable.

Interrogé sur le sujet le 14 mars dernier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que Claude Mangin avait bénéficié de la protection consulaire et que la France suivait attentivement le procès en cours. Pourtant, à notre connaissance, la France n’a pas rappelé aux autorités marocaines leurs obligations au titre du droit international humanitaire qui reconnaît notamment le droit des détenus aux visites familiales. Elle ne semble pas non plus avoir envoyé d’observateur au procès et n’a pas fait de déclaration pour appeler au respect du droit fondamental à un procès équitable.

Contexte

Cela fait quatre ans que Naama Asfari et ses coaccusés ont été condamnés pour leur participation présumée au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en novembre 2010. Au cours de l’évacuation forcée du camp, des affrontements ont éclaté entre l’armée et des manifestants sahraouis, au cours desquels onze soldats marocains auraient trouvé la mort. Naama Asfari a été condamné à 30 ans d’emprisonnement pour meurtre alors même qu’il a été arrêté la veille du démantèlement. Torturé, battu, humilié, pendant sa garde à vue en 2010, il avait signé des aveux sous la contrainte. Avec lui, 24 autres militants sahraouis ont subi un sort similaire.

Leur condamnation a été prononcée à l’issue de neuf jours de procès inéquitable marqué notamment par la prise en compte d’aveux arrachés sous la torture. Les juges se sont refusés à tenir compte des allégations de torture formulées par les accusés et de satisfaire à leur demande d’expertise médicale, en violation du droit marocain et du droit international. Aucune preuve n’a été présentée prouvant l’implication des accusés dans le meurtre des agents de sécurité.

Depuis, les autorités marocaines s’emploient à faire taire toute critique des violations commises par le Royaume au Sahara occidental et notamment à l’encontre du groupe de Gdeim Izik. Ces trois dernières années, plus de 150 défenseurs des droits de l’homme, avocats, personnalités politiques et journalistes ont été refoulés ou expulsés par le Maroc en raison de leur intérêt pour la question sahraouie.

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