Dans une lettre ouverte, l’ACAT-France, ainsi que les organisations Frontline Defenders, le Centre de Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas , l’Organisation Mondiale contre la Torture et Indigenous Peoples’ Rights International demandent à l’État mexicain de libérer 5 défenseurs autochtones maya-tseltal, arrêtés arbitrairement en mai 2022 et condamnés à près de 19 ans de prison pour un crime qu’ils n’ont pas commis.
Manuel Sántiz Cruz, Agustín Pérez Domínguez, Juan Velasco Aguilar, Martín Pérez Domínguez et Agustín Pérez Velasco sont 5 défenseurs de l’environnement et du droit au territoire s’opposant à la construction de l’autoroute San Cristóbal de Las Casas – Palenque et à la militarisation du Chiapas. Trois ans après leur arrestation, en mai 2025, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a reconnu qu’ils ont été victimes de disparition forcée et arrêtés de manière arbitraire pour leurs activités de défense des droits humains. Conformément aux recommandations du groupe de travail, l’État mexicain doit libérer les défenseurs et réparer les dommages causés par leur privation de liberté.
L’État du Chiapas, le plus pauvre du Mexique, connaît une escalade de la violence armée, des déplacements et des disparitions forcées dans un contexte de lutte pour le contrôle du territoire. Les défenseurs des droits, et plus encore les défenseurs autochtones, sont particulièrement vulnérables aux menaces et attaques. Nous alertons depuis de nombreuses années sur la répression, le harcèlement judiciaire, les arrestations arbitraires et disparitions forcées qu’ils subissent.
Lors du quatrième cycle de l’Examen Périodique Universel, le Mexique s’est engagé à renforcer les mesures nécessaires pour garantir que les défenseurs des droits humains, y compris les dirigeants des peuples autochtones, puissent mener à bien leur travail sans crainte de représailles ou d’agressions. Il est impératif que l’État mexicain respecte ses obligations internationales. Aujourd’hui, le gouvernement mexicain a l’opportunité de le faire en libérant les 5 défenseurs de San Juan Cancuc, en réparant intégralement les dommages qui leur ont été causés et en veillant à ce qu’une enquête approfondie et indépendante soit menée sur les circonstances de la privation arbitraire de leur liberté.
L’ACAT-France reste mobilisée pour le plein exercice des droits des peuples autochtones et vigilante sur la mise en œuvre des recommandations acceptées lors du quatrième cycle de l’Examen Périodique Universel du Mexique.