Il aura donc fallu qu’il purge l’entièreté de sa peine injuste pour que l’ancien député gabonais Bertrand Zibi Abeghe, emprisonné depuis six années, retrouve enfin la liberté le 13 septembre 2022. Bertrand Zibi avait été arbitrairement arrêté lors de la crise post-électorale de fin août 2016 au cours de laquelle de graves violations des droits humains avaient été commises par le régime à l'encontre des opposants et leurs sympathisants (exécutions sommaires, usage excessif de la force létale, tortures, arrestations et détentions arbitraires…).
À la suite de ces événements, Bertrand Zibi a été condamné, de manière abusive, pour « violences, voies de fait et détention illégale d’arme à feu » à la suite d’un procès inique où ses droits n’ont pas été respectés. Son vrai tort : avoir démissionné de son poste de député du parti présidentiel devant le président Ali Bongo, en pleine période électorale. Un crime de lèse-majesté.
Durant six années, Bertrand Zibi Abeghe n’a eu de cesse de clamer son innocence. À plusieurs reprises, il a fait l’objet en prison de mauvais traitements et de comportements discriminatoires.
L’ACAT-France, qui, à plusieurs reprises, a appelé à sa libération et dénoncé les violences subies en détention, se réjouit de la libération de Bertrand Zibi. Une page d’injustice se tourne pour cet opposant. Il doit dorénavant pouvoir jouir de tous ses droits et notamment celui d’obtenir justice et réparations pour les violences dont il a fait l’objet en prison.