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République Dém. du Congo
Communiqué

Visite de Joseph Kabila en France : la RDC doit mettre fin à l’impunité de ses forces armées

Alors que François Hollande rencontre mercredi 21 mai Joseph Kabila, l'ACAT appelle à la lutte contre l'impunité à encontre des auteurs et responsables des graves violations des droits de l'homme commises entre 2007 et 2011 dans le Bas-Congo et à Kinshasa
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Crédits : GovernmentZA / Flickr Creative Commons
Le 21 / 05 / 2014

Ce mercredi 21 mai, François Hollande doit rencontrer le président congolais Joseph Kabila à l’Élysée.  Selon l’ACAT, l’impunité persiste pour les responsables de nombreuses violations des droits de l’homme commises en RDC ces dernières années et dont la responsabilité incombe à des éléments des forces armées congolaises, notamment au sein de la garde présidentielle, la Garde républicaine.

« François Hollande doit appeler son homologue congolais à veiller à ce que des enquêtes indépendantes sur les exactions commises par les forces armées congolaises au Bas-Congo et à Kinshasa soient menées » affirme Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT. « Les responsables de ces crimes, notamment au sein de la garde présidentielle, doivent être jugés et condamnés conformément à loi. » Un premier geste fort pourrait être la suspension de leurs fonctions, le temps des enquêtes judiciaires, des responsables des forces de défense et de sécurité incriminés entre 2007 et 2011 et qui occupent encore des postes hiérarchiques.

En février 2007 et mars 2008, les forces de défense et de sécurité congolaises ont violemment réprimé le mouvement politico-culturel et religieux Bundu Dia Kongo (BDK) [1]. Cette répression s’apparentait à une volonté politique de démanteler le BDK, voire comme une tentative délibérée d’anéantir ce mouvement et de punir ses membres et sympathisants, par le biais d’une opération militaire préparée en amont et validée par les plus hautes autorités de l’État à Kinshasa. Cette répression du BDK par les forces de défense et sécurité congolaises a causé la mort de plus de 300 personnes au Bas-Congo. Un nombre important de sympathisants du BDK ont été arrêtés et torturés [2]. Plus de six ans après les événements de février 2007 et mars 2008, aucun élément des forces de défense et de sécurité n’a été présenté devant la justice pour les crimes commis au Bas-Congo. Parmi ces crimes, on compte de nombreuses exécutions sommaires et des actes de torture.

La capitale Kinshasa a connu deux grands épisodes de violences en mars 2007 et en novembre et décembre 2011, au cours desquelles des éléments des forces de défense et de sécurité ont commis de graves violations des droits de l’homme, dont des dizaines d’exécutions sommaires [3]. Jusqu’à ce jour, malgré plusieurs promesses de rendre justice, ces exactions demeurent impunies.

« Les autorités congolaises doivent poursuivre les auteurs des crimes relevant du droit international. Pourtant, elles ont tenté de dissimuler ou de minimiser l’ampleur de ces exactions, notamment en jetant des corps dans le fleuve Congo ou en creusant des fosses communes » affirme Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT.

Les victimes, notamment celles qui ont subi des tortures, doivent en outre recevoir des réparations. Á ce jour, elles sont les grandes oubliées de ces événements.

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

Notes aux rédactions :

• [1] Du fait du soutien régulier du Bundu Dia Kongo (BDK) en faveur de l’opposition politique au régime de Joseph Kabila, ce mouvement présent au Bas-Congo est vite apparu pour les autorités congolaises au pouvoir comme une réelle menace pour le chef de l’État, de surcroît dans une province stratégique pour le pays en termes d’accès à l’océan et aux réserves pétrolières.

• [2] La MONUC a pu documenter ces violences à travers deux rapports rendus publics : « mission d’enquête spéciale au Bas-Congo, février 2007 » et « enquête spéciale sur les événements de février et mars 2008 au Bas-Congo ».

• [3] Ces faits ont été documentés par la MONUC dans son rapport « enquête spéciale sur les événements de mars 2007 à Kinshasa » puis par la MONUSCO dans ses rapport « enquête sur les violations graves des droits de l’homme commises par des membres des forces de défense et de sécurité congolaises dans la ville de Kinshasa entre le 26 novembre et le décembre 2011 » et « rapport sur les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises pendant la période électorale en RDC »

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