Pour la libération immédiate de Khalil Matouq, avocat, défenseur des droits de l'Homme

A l'occasion du troisième anniversaire de la disparition forcée de l'avocat syrien des droits humains, Khalil Matouq et de son assistant et ami Mohamed Zaza, les organisations soussignées réitèrent leur appel à la libération immédiate et inconditionnelle des deux hommes.
Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir été arrêtés le 2 octobre 2012 à l'un des différents points de contrôle gérés par le gouvernement alors qu'ils se trouvaient à mi-chemin entre la maison de Matouq dans la banlieue de Damas Sahnaya et son bureau à Damas. Les demandes d'informations adressées au procureur à Damas par sa famille et ses collègues en 2012 et 2013 ont seulement conduit à les autorités syriennes à nier l'arrestation des deux hommes. Depuis lors, leurs familles et amis n'ont reçu aucune information des autorités. Des détenus libérés ont, d'autre part, informé la famille de Matouq qu'ils l'avaient reconnu dans divers centres de détention gérés par le gouvernement, y compris à la Direction générale de la sécurité et de l'État 285 et dans les locaux de l'Intelligence militaire 235 à Damas.
Bien que les raisons de leur arrestations ne soient pas très claires, leur disparition forcée est probablement liée à des travaux de Matouq en tant qu'avocat des droits de l'homme spécialisé dans la défense des prisonniers politiques. Il a travaillé, souvent bénévolement, avec des centaines de personnes détenues uniquement pour l'exercice légitime de leurs droits humains. Il est également le directeur du Centre syrien pour les études juridiques et de recherches. En 2015, il était à la deuxième place sur la liste d'un prix récompensant les avocats "qui travaillent de manière exceptionnelle à promouvoir la primauté du droit et les droits humains et sont menacés en raison de leur travail."
La torture et d'autres mauvais traitements sont monnaie courante dans les centres de détention administrés par les forces de sécurité syrienneset les détenus sont soumis à des conditions épouvantables. D'anciens détenus à la Direction générale 235, où Matouq aurait été vu, ont raconté qu'ils avaient été détenus dans de très mauvaises conditions, dans des cellules surpeuplées avec un accès insuffisant à la nourriture, l'eau et aux installations sanitaires. Un détenu a dit qu'environ cinq hommes de sa cellule étaient morts chaque jour, suite à des torture, les conditions de détention ou des maladies. Matouq souffre d'une maladie du poumon avancée et a bbesoin de médicaments et de soins médicaux. Sa vie peut être en danger.
Matouq et Zaza continuent d'être détenus en dépit des appels de la communauté internationale pour mettre fin aux pratiques de disparitions forcées, de torture et d'autres mauvais traitements dans les établissements de détention en Syrie.La Résolution du Conseil de sécurité de l'ONU 2139 en date de Février 2014 a exigé la libération de tous les prisoniers détenus arbitrairement, un appel réitéré par une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies publiée le 17 Août 2015.
Les autorités syriennes doivent tenir compte de ces appels sans plus tarder et libérer immédiatement et inconditionnellement Khalil Matouq et Mohamed Zaza ainsi que toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait veiller à la mise en œuvre effective et immédiate de la résolution de l'ONU 2139 ainsi qu'à l'accès sans entrave des observateurs internationaux indépendants à toutes les personnes privées de leur liberté.
Signataires :
- Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT)
- Africa Freedom of Information Centre (AFIC)
- Amman Center for Human Rights Studies
- Amnesty International
- Arab Foundation for Development and Citizenship
- Arab Network for Human Rights Information (ANHRI)
- Bahrain Centre for Human Rights (BCHR)
- Canadian Journalists for Free Expression (CJFE)
- Centre for Democracy and Civil Rights in Syria
- CIVICUS: World Alliance for Citizen Participation
- Committees for Defending Democratic Freedoms and Human Rights in Syria
- Egyptian Organisation for Human Rights
- El-Nadeem Center for Rehabilitation of Victims of Violence
- Euromed Rights (EMHRN)
- FIDH (International Federation for Human Rights), within the framework of the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders
- Foundation for Freedom of Thought and Expression
- Front Line Defenders
- Gulf Center for Human Rights (GCHR)
- Humanistic Institute for Development Cooperation (HIVOS)
- Human Rights Organization in Syria (MAF)
- Human Rights Watch (HRW)
- I'lam Arab Center for Media Freedom, Development and Research
- International Civil Society Action Network (ICAN)
- International Media Support (IMS)
- Iraqi Journalists Rights Defense Association (IJRDA)
- Kurdish Committee for Human Rights in Syria (Observer)
- Kurdish Organization for Human Rights in Syria (DAD)
- Lawyers for Lawyers
- Maharat Foundation
- March Lebanon
- Media Foundation for West Africa
- Metro Centre to Defend Journalists in Iraqi Kurdistan
- National Organization for Human Rights in Syria
- National Union of Somali Journalists (NUSOJ)
- No Peace Without Justice (NPWJ)
- Organization of Defending Prisoners of Opinion in Syria (Rawanka)
- Pax for Peace – Netherland
- Pen American Center
- Pen International
- Rethink Rebuild Society
- Sisters Arab Forum for Human Rights (SAF)
- SKeyes Center for Media and Cultural Freedom
- Syrian American Council
- Syrian Centre for Legal Studies and Research
- Syrian Network for Human Rights (SNHR)
- The Day After
- Tunisian Initiative for Freedom of Expression
- Vigilance for Democracy and Civic State
- Violations Documentation Center in Syria (VDC)
- World Organisation Against Torture (OMCT), within the framework of the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders
- Yemen Organization for Defending Human Rights and Democratic Freedom