Six activistes pro-démocratie réputés sur le banc des accusés
Tous les six ont été inculpés pour “activités visant à renverser l’administration du peuple” en vertu de l’article 79 du Code pénal de 1999. Ces accusations fabriquées de toutes pièces sont passibles d’une peine de 12 à 20 ans d’emprisonnement, de la réclusion à perpétuité ou de la peine capitale s’ils sont reconnus coupables.
Nguyen Van Dai, un avocat réputé spécialisé dans les droits humains, et sa consœur Le Thu Ha sont détenus arbitrairement sans procès depuis plus de deux ans. Nguyen Van Dai parcourait le Vietnam pour former les étudiants en droit et les militants sur les mécanismes de rapport en matière de droits humains.
Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (UNWGAD) a déclaré dans sa décision d’avril 2017 que la détention de Nguyen Van Dai était arbitraire et a exhorté le gouvernement vietnamien à le libérer immédiatement et à lui accorder un droit exécutoire à réparation. La Commission a constaté que la détention de Nguyen Van Dai était arbitraire pour quatre raisons distinctes, à savoir : l’absence de toute justification légale quant à sa détention; sa privation de liberté résulte de l’exercice de droits protégés; la violation de son droit à un procès équitable est si grave qu’il rend sa détention arbitraire; et, sa privation de liberté est discriminatoire. Le Groupe de travail reconnaît également que l’emprisonnement généralisé ou systématique des militants vietnamiens est une violation du droit international et “peut constituer un crime contre l’humanité”.
Les quatre autres accusés – Pham Van Troi, le pasteur Nguyen Trung Ton, Truong Minh Duc et Nguyen Bac Truyen – ont été arrêtés en juillet 2017 dans le cadre d’une vague répression contre l’expression pacifique. Tous les quatre sont des journalistes citoyens et d’anciens prisonniers d’opinion.
La Fraternité pour la Démocratie a été créée en mai 2013 dans le but de renforcer la conscience civique et de promouvoir les droits fondamentaux et les libertés reconnues par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les membres se sont engagés dans des actions pacifiques à travers le Vietnam pour organiser des ateliers de formation, soutenir les personnes spoliées de leurs terres et donner aux personnes touchées par les déversements toxiques de Formosa les moyens de se prendre en charge.
Depuis 2017, les autorités vietnamiennes ont arrêté ou émis des mandats d’arrêt pour plus de 40 militants et blogueurs. Les autorités continuent à mettre en scène des simulacres de procès, condamnant des défenseurs des droits humains réputés qui n’ont jamais préconisé de violence, à de longues peines d’emprisonnement basées sur de vagues lois de sécurité nationale.
Nous condamnons l’arrestation de ces six défenseurs des droits humains et exhortons le gouvernement vietnamien à les libérer immédiatement, à retirer toutes les accusations qui pèsent contre eux et à libérer les autres activistes pacifiques et les défenseurs de la liberté d’expression détenus arbitrairement.
Retrouvez la version traduite en anglais de ce communiqué.
Signataires
- Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture - ACAT
- Bau Bi Tuong Than Association
- Bloc 8406
- Brotherhood for Democracy
- Chu Van An Teachers Association
- Defend the Defenders
- Frontline Defenders
- Lawyers for Lawyers
- Lawyers’ Rights Watch Canada
- Media Legal Defence Initiative
- Nguyen Kim Dien Priests group
- Reporters Sans Frontières
- Viet Labor Movement
- Viet Tan
Contact presse : Mariam Chfiri -01 40 40 40 24 - mariam.chfiri@acatfrance.fr |