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Mexique
Communiqué

Mexique: À bas l’impunité !

Depuis douze ans, le Mexique traverse une très grave « crise des droits de l'homme » avec un taux d'impunité de 98 %, selon les propres termes de l’ONU. Dans le cadre de la « guerre » gouvernementale contre la délinquance organisée, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire n’ont fait qu’ajouter des violations des droits de l’homme aux violences des bandes criminelles.
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Le 22 / 03 / 2018

 

 

C’est dans ce contexte que l’ACAT soutient la campagne #NoMásImpunidad de l’ONG partenaire Commission mexicaine de développement et promotion des droits de l’homme (CMDPDH).

La campagne vise à mieux informer, via des outils pédagogiques (vidéos, sites dédiées), la très grave crise des droits humains et sur les mécanismes de dépôt de plainte. Il s’agit également de faire pression au niveau national et international autour de 5 clés pour en finir avec l’impunité :

1. Le retrait des forces armées de la rue : c’est à une police bien formée et contrôlée par un organisme indépendant d’assurer la sécurité intérieure ;

2. Un Parquet national autonome : ce qui passe par des ressources humaines et matérielles suffisantes pour enquêter de manière efficace et indépendante ;

3. La création d’un mécanisme international contre l'impunité : pour garantir l’indépendance judiciaire et renforcer les capacités d’enquêtes et de poursuites des auteurs des graves violations des droits de l’homme et de corruption ;

4. La création d’une commission de vérité : pour collecter les témoignages de toutes les victimes et mettre au jour l’ampleur du phénomène pour empêcher que de tels actes ne puissent se reproduire ;

5. L’ouverture d’un examen préliminaire par la Cour pénale internationale : concernant les crimes de tortures, disparitions forcées, homicides commis de manière systématique par de hauts fonctionnaires et chefs d’organisations criminelles.

C’est le message qu’a porté la CMDPDH à la 37ème session ordinaire du Conseil des droits de l’homme en mars 2018. L’acteur mexicain Gael Garcia Bernal s’est fait le porte-parole de cette campagne pour en finir avec l’impunité :

« Au Mexique, nous comptons nos morts et nos disparus par milliers. (...) Dans le cadre de la guerre contre le narcotrafic, les pires violations des droits humains ont été commises, y compris des crimes contre l’humanité, au nom de la sécurité. Les coupables sont aussi bien les bandes liées au crime organisé que les autorités qui devraient nous protéger.(...) Au Mexique l'impunité est alimentée par la corruption et le manque manifeste de volonté et de diligence des autorités chargées d’enquêter et de sanctionner ces crimes atroces. La communauté internationale ne peut pas permettre qu'au Mexique les victimes de violations des droits humains continuent de s’accumuler, que l’on réduise la liberté d’expression au silence, que l’on réprime la défense des droits humains, que l’on discrédite et assassine les journalistes et les défenseurs des droits humains. Le Mexique a besoin de l’intervention urgente du Conseil des droits de l’homme. »

Quelques chiffres

• au moins 33665 disparitions recensées depuis 2007 par le Registre national des personnes perdues ou disparues (RNPED), avec une augmentation de 474 % des cas entre 2007 et octobre 2016 ;

• 7 635 plaintes pour torture enregistrées par les Commissions des droits de l’homme nationale et des états fédérés entre 2007 et 2016 ;

• Plus de 200 000 homicides volontaires depuis 2007, avec une nette recrudescence depuis 2016. Record atteint en 2017 avec 78,84 homicides par jour.

• 310 527 déplacés internes depuis 2009 du fait de la violence ;

• 62 journalistes assassinés depuis 2007 dont 22 depuis 2016 ;

• 31 défenseurs des droits de l’homme assassinés en 2017.

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