Cookie Consent par FreePrivacyPolicy.com
Tunisie
Communiqué

Visite de Macron en Tunisie : la France perd la boussole des droits humains

Organisée par l’Institut Français de Tunisie le 1er février 2018, la Journée Franco-Tunisienne de la société civile aurait pu être l’occasion pour le président français d’écouter l’analyse de la société civile quant au climat de plus en plus tendu relatif aux droits humains et à la mise en place des acquis et instances instaurées par la Constitution. En réalité, la rencontre ne s’est soldée que par quelques mains serrées et une belle photo de famille.
5359868459_23fc6238e3_b
Le 05 / 02 / 2018

Tunis, le 2 février 2018

Cette société civile tant louée par M.  Macron lors de son allocution à l’Assemblée des Représentants du Peuple ainsi que dans  ses déclarations à la presse n’a pas eu la possibilité de faire entendre sa voix et aurait voulu avoir les explications du président Macron quant à ses propos tenus lors de la conférence de presse conjointe du 31 Janvier 2018 avec son homologue tunisien.

Interpellé par un journaliste à propos du rapport de l’organisation Human Rights Watch dénonçant les violences policières survenues lors des manifestations qui ont eu lieu en début d’année en Tunisie, le Président Macron a déclaré que « ces arrestations ont été faites dans le cadre d’un État de droit ».  Le Président Macron a également ajouté que « Parfois on a tendance à confondre les gravités et à considérer qu’une dénonciation vaut toutes les autres ».

De tels propos traitent par le mépris les signaux d’alarme lancés récemment par de multiples acteurs de la société civile tunisienne quant à l’impunité qui accompagne la brutalité policière, les arrestations arbitraires ainsi que les conditions de détention, la menace pesant sur la liberté d’expression et de la presse ainsi que la diabolisation des mouvements de revendications sociales, économiques et environnementales.

Par ailleurs ils affirment l’existence inconditionnelle d’un État de Droit en Tunisie, en dépit d’absence des instances garantes de celui-ci, première parmi toutes la Cour Constitutionnelle, et malgré des pratiques judiciaires, sécuritaires et institutionnelles allant à l’encontre des principes constitutionnellement proclamés par la Tunisie.

Aussi, les organisations de la société civile signataires de ce communiqué expriment leur mécontentement quant aux propos du Président Macron face aux questions des droits humains en Tunisie et leur déception quant au temps consacré à un véritable dialogue avec cette société civile lors de sa visite en Tunisie. Elles tiennent également à rappeler le caractère universel et indivisible des droits humains qui ne peut en aucun cas permettre d’exception ni de hiérarchie entre droits.

Signataires :

  • Al Bawsala
  • Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES)
  • Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)
  • Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH)
  • Association Tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLi)
  • Organisation contre la Torture en Tunisie (OCTT)
  • Touensa
  • Aswat Nissa
  • Avocats Sans Frontières (ASF)
  • ACAT France

Articles associés

Communiqué
Zaki-Hannache
AlgérieTunisie

Contre l'extradition de Zakaria Hannache vers l'Algérie

Le 14 / 03 / 2023
L'ACAT-France et 16 autres organisations de défense des droits humains contestent l'extradition de Zakaria Hannache vers l'Algérie depuis la Tunisie, où il est actuellement réfugié. En Algérie, Zakaria Hannache documentait les poursuites engagées à l'encontre des militants du mouvement Hirak. Son expulsion l'expose à des risques de torture.
Communiqué
prison-2
Émirats arabes unisBahreïnAlgérieÉgypteSahara OccidentalIranIrakIsraëlJordanieKoweïtLibanLibyeMarocOmanPalestineQatarArabie SaouditeSyrieTunisieYémen

COVID-19 : Appel à protéger les prisonniers de la Région ANMO

Le 24 / 03 / 2020
À la lumière de la pandémie de COVID-19 − qualifiée « d'urgence de santé publique de portée internationale » par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) − nous, les organisations soussignées, exprimons notre vive inquiétude quant à la situation des détenu·e·s et des prisonnier.e.s dans la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (ANMO). Si certains États de la région ont pris des mesures positives pour protéger la population dans son ensemble, la population carcérale reste particulièrement exposée à la propagation du virus.
Actualité
tunisie_rached_jaidane_mer_1
Tunisie

Rached Jaïdane attend toujours que justice soit faite

Le 23 / 05 / 2019
Après quatre audiences devant la Chambre criminelle spécialisée de Tunis, Rached Jaïdane doit attendre 6 mois pour la reprise de son procès. Mais les menaces qui pèsent sur le processus de justice transitionnelle se font plus menaçantes.