Extradition de dissidents vers la Russie : pour la France, deux poids deux mesures ?
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a refusé hier, 4 novembre 2015, l'extradition du militant franco-russe des droits de l'Homme Nikolaï Koblyakov vers la Russie. Le tribunal a estimé que la demande d'extradition russe était infondée. Le parquet a cinq jours pour faire appel.
L'ACAT , qui a constamment dénoncé les risques en cas d’extradition de M. Koblyakov, se réjouit de cette décision et souhaite attirer l’attention sur la situation de Moukhtar Abliazov, opposant kazakh lui aussi menacé d’extradition en Russie.
« En raison de ces activités en faveur des droits de l'Homme, une éventuelle extradition de Nikolaï Koblyakov l’aurait exposé à d'importants risques de torture et de mauvais traitements en Russie et un procès inéquitable » selon Christine Laroque, responsable des programmes Russie- Asie à l’ACAT.
« L’ACAT reste vivement préoccupée par une justice et une politique françaises à géométrie variable en matière d’extradition. Une autre affaire d’extradition vers la Russie est toujours pendante, celle de Moukhtar Abliazov », rappelle Christine Laroque. L’ACAT a dénoncé à plusieurs reprises les mêmes risques de torture et de procès inéquitables, en cas de renvoi en Russie et – pire – vers le Kazakhstan. Dans cette affaire, la justice française a étonnamment refusé de prendre en compte l’interdiction internationale de renvoyer une personne vers la torture, tout comme le gouvernement qui a validé le décret d’extradition en septembre 2015.
« Alors que François Hollande reçoit ce jeudi et vendredi le président kazakh, il ne doit pas laisser les intérêts politiques et économiques primer sur le respect des droits fondamentaux, il peut et doit refuser l’extradition de M. Abliazov vers la Russie ».
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