• Bonne Nouvelle

Chen Qiushi enfin libre : après plus d’un an sans nouvelles, le journaliste-citoyen aurait retrouvé ses parents en septembre dernier.

  • Détention arbitraire
  • Disparitions forcées
  • Torture

Des déclarations extrêmement prudentes sur Chen Qiushi

Chen Qiushi est libre. C’est par une nouvelle vidéo mise en ligne par son ami Xu Xiadong, très connu dans le monde des arts martiaux et pour son engagement pour la démocratie, que la bonne nouvelle a été rendue publique. Chen a bien été libéré par les autorités chinoises et se trouve auprès de sa famille à Qingdao, où ils résident. Grâce aux vidéos qu’il a visionnées, Xiadong affirme qu’il est aujourd’hui en bonne santé, regrettant toutefois de ne pas pouvoir en dire plus. En effet, celui-ci est très prudent sur les informations qu’il est en mesure de partager : il doit lire un texte rédigé au préalable, afin d’éviter de mettre en danger Chen ou son entourage.

Le silence sous peine de poursuites

Car bien que libéré, Chen demeure en liberté surveillée et n’est pas autorisé à s’exprimer publiquement ni à entrer en contact avec d’autres personnes que sa famille proche. Il est autorisé à sortir de chez ses parents mais doit rester aux alentours. Il n’a pas pour le moment pas fait l’objet de poursuites, contrairement à d’autres citoyens chinois qui comme lui avaient fait le choix de révéler la gravité de la situation dans la ville de Wuhan début 2020, en dépit de la volonté des autorités chinoises. Le respect du silence sur les conditions de sa détention, tout comme sur ce qu’il a vu à Wuhan, pourrait bien être la condition posée au journaliste pour échapper à la prison.

Dans la vidéo, Xu Xiadong apporte des informations sur le parcours de Chen depuis son arrestation  à Wuhan le 6 février. Il est d’abord transféré à Tianjin où une enquête est ouverte contre lui. Il y aurait subi des mauvais traitements.  Dès septembre 2020, il est transféré à Qingdao, où vivent ses parents. C’est là qu’il est placé sous résidence surveillée, une mesure qui devrait s’appliquer jusqu’à l’automne, le laissant sous la crainte de poursuites s’il devait prendre la parole ou diffuser des informations que le pouvoir chinois ne souhaite pas voir dévoilées. Toujours selon son ami, grâce aux soins prodigués par ses parents, sa santé s’est aujourd’hui améliorée.

Le lourd tribut des défenseurs des droits humains et lanceurs d’alerte en Chine

Lors de la dernière session du conseil des droits de l’Homme qui s’est tenu à Genève en mars dernier, la Haut-commissaire Michèle Bachelet, rappelait au sujet de la situation en Chine : « (…) Les droits fondamentaux et les libertés civiques continuent d'être restreints au nom de la sécurité nationale et de la réponse au COVID-19. Les militants, avocats et défenseurs des droits humains – ainsi que certains ressortissants étrangers – font face à des accusations criminelles arbitraires, à la détention ou à des procès inéquitables »

À l’instar de Chen Qiushi, d’autres citoyens chinois ont cherché à documenter ce qu’il se produisait à Wuhan, malgré les risques encourus. Fang Bin, Li Zehua et Zhang Zhan ont eu à subir la répression des autorités chinoises pour avoir simplement voulu informer les citoyens sur la réalité de la tragédie qui s’y jouait. Tous ont été arrêtés à Wuhan et transférés à des centaines de kilomètres. Mais leur sort, soumis à l’arbitraire des autorités, diffère.

Li Zehua, journaliste-citoyen qui démissionna pour aller couvrir les évènements de Wuhan, dont la disparition de Chen Qiushi, fut lui aussi arrêté et maintenu au secret durant deux mois. C’est par une vidéo postée sur ses réseaux sociaux que Li réapparait à la fin du mois d’avril 2020, affirmant avoir été bien traité et être libre de ses mouvements. Beaucoup ont douté de la sincérité de ces déclarations.

Zhang  Zhan, arrêtée à Wuhan, est immédiatement transférée à Shangai. Elle est condamnée en décembre 2020 à quatre ans de prison. Son procès est organisé entre noël et le nouvel an, pour éviter d’attirer l’attention. Elle y apparait sur une chaise roulante, extrêmement affaiblie.

Quant à Fang Bin, il reste disparu à ce jour. Lui seul était originaire de Wuhan. L’ACAT, toujours mobilisée pour obtenir sa libération, continue de plaider auprès des autorités et de lancer des appels à mobilisation.   

Partager l'article :

S'abonner à la newsletter.

Les dernières actualités.

Les actions que nous menons avec vous au quotidien permettent de changer des vies.

Pour la vie de chacun, nous pouvons tous agir ! 

Les 15 et 16 janvier 2025, l’ACAT-France a eu l'honneur d’être partenaire du premier Congrès mondial sur les disparitions forcées, à Genève. Cet événement a permis à notre organisation de réaffirmer son engagement en faveur des droits des victimes et des familles touchées par ce crime, tout en plaidant pour la ratification universelle de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
  • Disparitions forcées
  • Justice et impunité
Les 15 et 16 janvier 2025, Genève accueillera le premier Congrès mondial sur les disparitions forcées. L’ACAT-France est fière d’annoncer sa participation en tant que partenaire de cet événement crucial. Une délégation de l’ACAT-France se rendra à Genève pour réaffirmer notre engagement en faveur des droits humains et faire un plaidoyer en faveur de la ratification universelle de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
  • Disparitions forcées
L'ACAT-France, la FIACAT et l'ACAT Canada expriment leur inquiétude face à la décision de la France de ne pas exécuter les mandats d'arrêt de la CPI, menaçant ainsi le droit international et la lutte contre l'impunité.
  • Justice et impunité