Mauritanie
Communiqué

Lutte antiterroriste ne doit pas rimer avec torture

Sous prétexte de lutte antiterroriste, de nombreuses personnes qui contestent le pouvoir mauritanien subissent des tortures
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Manuel Valls s’est rendu en Mauritanie dimanche 17 novembre afin d’échanger avec les autorités mauritaniennes sur la thématique de la lutte contre le terrorisme. L’ACAT rappelle que sous prétexte de lutte antiterroriste, de nombreuses personnes qui contestent publiquement le pouvoir mauritanien sont arrêtées et subissent des tortures et mauvais traitements.

En visite officielle à Nouakchott, le ministre français de l’Intérieur a affirmé que « en matière de renseignement, de formation de la gendarmerie, de la police, d’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, nous pouvons aller incontestablement plus loin » dans la coopération entre la France et la Mauritanie.

Selon Clément Boursin, responsables des programmes Afrique à l’ACAT, « Depuis 2003, plusieurs dizaines d’islamistes avérés ou présumés, dont des imams et des dignitaires religieux, et des personnes taxées de liens avec AQMI ont été arrêtées au nom de la lutte contre le terrorisme et ont été systématiquement torturées ».

Tout en saluant, au nom de la France, l’engagement de la Mauritanie dans la lutte contre le terrorisme, le ministre français de l'Intérieur a signé avec son homologue mauritanien un protocole de partenariat visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de gouvernance. L’ACAT espère que cette coopération aura un volet formation important dédié aux droits de l’homme et à l’interdiction absolue d’user de la torture. « Actuellement, les officiers de police judiciaire placés sous la tutelle du ministère mauritanien de l’Intérieur recourent fréquemment à la torture durant leurs enquêtes » rappelle Clément Boursin.

« Dans le cadre de cette coopération, la France devra également promouvoir le volet judiciaire car en Mauritanie, l’impunité des agents de l’État soupçonnés de torture est totale » indique Clément Boursin. Les gouvernements successifs ont toléré, cautionné et même encouragé cette pratique. Prêts à reconnaître le recours aux mauvais traitements et à la torture de la part de leurs prédécesseurs, les pouvoirs publics n’ont entrepris aucune réforme importante du fonctionnement des forces de sécurité et n’ont, à ce jour, poursuivi aucun de leurs membres pour de tels crimes.

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 pierre.motin@acatfrance.fr

Notes :

  • Torture