Mobilisons-nous pour exiger sa libération sans conditions !
- Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale au Secrétariat national de l'ACAT-France qui renverra, en ajoutant la mention « Appel à mobilisation Viêtnam » sur l'enveloppe.
- Tweetez en mentionnant le compte @FranceAuVietnam, postez sur Facebook, faites-le savoir autour de vous !
Nguyen Van Hoa est un journaliste, blogueur et défenseur des droits humains pour lequel l’ACAT-France se mobilise. Il a été arrêté arbitrairement le 11 janvier 2017 par la police de la province de Ha Tinh et a été condamné à sept ans de prison puis trois ans d’assignation à résidence au cours d’un procès au secret et sans représentation légale. Au cours de cette procédure arbitraire, il a été soumis à des tortures et des mauvais traitements pour lesquels il a porté plainte auprès des autorités vietnamiennes, en vain. Il est actuellement détenu dans la prison de An Diem, du district de Dai loc, de la province de Quang Nam.
Une violation du droit à un procès équitable
A ce jour, la famille de Nguyen Van Hoa, qui n’a pu lui rendre visite en 2021 en raison des restrictions dues à la situation sanitaire, indique qu’il n’a jamais eu accès à un avocat, et ce dès son arrestation, ce qui viole les règles du procès équitable et remet en cause la validité de l’ensemble de la procédure judiciaire à son encontre. Des experts des Nations unies avaient déjà dénoncé l’iniquité de la procédure judiciaire à l’encontre de Hoa et son caractère arbitraire via des communications de rapporteurs spéciaux aux autorités vietnamiennes, lesquelles ont réfuté toute violation commise au cours de la procédure, en dépit d’éléments crédibles les établissant.
Une dégradation inquiétante de son état de santé
La famille de Nguyen Van Hoa, qui lui rend régulièrement visite, alerte sur son état de santé depuis la fin de l’année 2021. II subit de forts maux de tête qui le maintiennent éveillé, présenté une température corporelle élevée, des réactions épidermiques et des douleurs au foie qui le laissent penser qu’il avoir une tumeur à cet organe. Ainsi, il a demandé le 8 avril 2022 à ce que les autorités l’autorisent à obtenir des examens médicaux à l’hôpital, qui ne lui ont pas été accordés à ce jour, arguant qu’il pouvait se rendre à l’unité médicale de la prison. Or, les simples consultations qui y sont dispensées n’ont pas été suffisantes à améliorer son état ou établir un diagnostic clair. Par ailleurs, lors d’une visite d’un membre de sa famille, il a indiqué qu’il avait récemment eu une intoxication alimentaire. Sa famille regrette également qu’il n’ait toujours pas reçu le soutien nécessaire des représentations diplomatiques sur place afin de s’assurer que ses conditions de détention soient dignes. Aussi, au vu de l’ensemble de ces éléments, l’ACAT-France demande la libération immédiate et sans conditions de Nguyen Van Hoa.
Contexte
L’urgence de la cause environnementale au Vietnam, suite à la catastrophe de Formosa
Les évènements de Formosa d’avril 2016 que Nguyen Van Hoa a contribué à révéler ont généré une des pires crises environnementales et sanitaires que le Vietnam ait connu, aux conséquences sociales qui impactent toujours la société.
Par la suite, des études ont révélé des chiffres inquiétants, illustrant l’importance et l’urgence des questions environnementales dans le pays. En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé y a comptabilisé plus de 60 000 décès liés à la pollution. En 2017, un rapport de l’ONG Ocean Conservacy a pointé le Vietnam comme étant l’un des cinq pays asiatiques à rejeter plus de plastique dans les océans que tous les autres pays du monde combinés.
Par ailleurs, le droit à un environnement propre, sain et durable est protégé par l’article 43 de la constitution vietnamienne. En outre, il a été récemment reconnu par le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies comme un élément important de la jouissance des droits humains, à travers une résolution en date du 8 octobre 2021. Cette avancée implique notamment le respect de droits procéduraux tels que le droit d’accès aux informations environnementales, telles que la vérité sur le scandale de Formosa que Nguyen Van Hoa a contribué à révéler, de participer à la prise de décision sur ces questions et d’avoir accès à la justice en matière environnementale. Or, en dépit de ces outils juridiques, les pratiques des autorités vietnamiennes depuis plusieurs années sont en violation de ces droits.
Des restrictions croissantes des actions des militants écologistes au Vietnam, par le biais d’un arsenal législatif étendu
En effet, au même titre que Nguyen Van Hoa, Pham Doan Trang, une défenseure des droits humains emblématique au Vietnam pour laquelle l’ACAT-France se mobilise, avait également œuvré à dénoncer le scandale de Formosa et s’était plus largement impliquée dans la cause écologique. De ce fait, elle est toujours détenue actuellement. En outre, depuis le mois de juin 2021, six autres figures militantes ont été arrêtées, détenues et condamnées par les autorités vietnamiennes pour avoir mis en lumière d’autres catastrophes environnementales.
Toutefois, ces six militants ont été condamnés pour évasion fiscale, des charges différentes de celles retenues à l’encontre de Nguyen Van Hoa et Pham Doan Trang, jugés plusieurs années auparavant pour « propagande contre l’État ». Ces vagues d’arrestations, et la multiplication des motifs possibles de condamnation de militants écologistes, lesquels varient régulièrement, traduisent une volonté forte de la part des autorités de restreindre le champ d’action de ces défenseurs, hors de l’application stricte du droit. Cette situation a d’ailleurs été récemment condamnée par des experts des Nations unies, qui ont appelé les autorités vietnamiennes à garantir à ces militants des protections spécifiques, afin qu’ils puissent exercer librement leurs droits à la liberté d’expression, à la liberté de réunion et d’association pacifiques, lesquels sont nécessaires à leurs actions.