Protéger des défenseurs des droits de l’homme
Le 31 / 03 / 2014
Trois éminents défenseurs des droits de l’homme ont été arrêtés, placés en détention et menacés dans le nord du Sri Lanka, au moment où le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève étudiait une résolution appelant à une enquête internationale sur les crimes de guerre commis dans ce pays.
Jeyakumari Balendran, une militante tamoule, a été arrêtée le 13 mars avec sa fille de 13 ans, Vibushika Balendran. Elles sont en première ligne dans la lutte contre les disparitions forcées depuis que leur fils et frère de 15 ans a disparu en 2009. Jeyakumari est détenue en vertu de la loi relative à la prévention du terrorisme par le Service d’enquête sur le terrorisme (TID) au centre de détention de Boosa, un lieu notoirement connu pour son recours à la torture. Il existe d’importants risques pour cette militante tamoule. Sa fille a été transférée au département de la probation et des services de protection de l'enfance.
Le 16 mars, Ruki Fernando et le père Praveen Mahesan ont été arrêtés à leur tour à Kilinochchi alors qu’ils enquêtaient sur l’arrestation de Jeyakumari et de sa fille. Ils ont été détenus en vertu de la Loi relative à la prévention du terrorisme et interrogés trois jours sans avoir accès à un avocat. A la suite d’une campagne de pression internationale, ils ont été libérés, le 18 mars, sans être inculpés. La division antiterroriste leur a confisqué leur passeport, leurs ordinateurs et Ipad. Ils ont interdiction de parler à qui que ce soit, y compris leurs proches, de leur arrestation et leur détention ainsi que de toute violation des droits de l’homme dans le nord du pays. Cette mesure a été adoptée à la suite d’une interview de Ruki Fernando par la BBC et CNN. Toutes ces mesures visent à intimider et faire taire les défenseurs sri lankais des droits de l’homme.