Justice et protection pour une victime de torture
Le 28 / 04 / 2014
Cette pétition est désormais fermée. Merci à tous les signataires de la pétition, nous vous informerons en cas de nouvelles évolutions.
Le soir du 7 février 2014, quatre policiers sont entrés dans la maison de M. A.A. Aberathna Bandara sans explication ni mandat. Ils l’ont menotté devant sa femme et son enfant de deux mois et l’ont emmené sans l’informer des motifs de son arrestation. Son épouse s’est rendue le lendemain au poste de police de Giriulla (district de Kegalle). Les agents ont nié le détenir. Sa femme s’est alors rendue dans tous les postes de police voisins. Quatre jours plus tard, elle a enfin été informée qu’il était bien en garde à vue au poste de Giriulla.
Elle a pu le voir et a constaté qu’il avait été torturé par les policiers. Il a indiqué avoir été suspendu par les pieds et battu, qu’il souffrait de douleurs au ventre et qu’il avait du sang dans les urines. Il était incapable de se tenir debout ou de se déplacer seul car il avait été frappé sur la plante des pieds.
Aberathna Bandara n’a été présenté devant un magistrat qu’au bout de 39 jours. Les policiers ont déclaré de façon fallacieuse qu’il s’était enfui et qu’il venait juste d’être ré-arrêté. Le magistrat a décidé de le maintenir en détention.
Son épouse a déposé une plainte et a appris, un mois plus tard, qu’une enquête avait été ouverte. Un inspecteur lui a alors demandé de retirer sa plainte contre une importante somme d’argent. Face au refus de la famille, il a menacé de mort Aberathna.
Aberathna Bandara, toujours détenu à la publication cet appel urgent, et sa famille demandent une protection, une enquête concernant les allégations de torture, ainsi que des poursuites judiciaires et des sanctions adaptées contre les auteurs de ces actes.
Menaces contre la société civile
Menaces, disparitions et assassinats de membres de la société civile se poursuivent dans le pays. Les auteurs de ces actes demeurent impunis. Des ministres du gouvernement assimilent publiquement les militants et journalistes, qui enquêtent sur les violations des droits de l’homme, à des « terroristes », « traîtres » ou « ennemis » de la patrie et incitent à la violence à leur encontre.
Des arrestations récentes de défenseurs des droits de l’homme (voir l'appel urgent de l’ACAT) ont envoyé un message fort d’intimidation. Elles constituent une menace très claire aux autres militants et à la société sri lankaise afin de les dissuader de critiquer le gouvernement et de dénoncer les atteintes aux libertés.
La torture, une pratique routinière
Près de cinq ans après la fin du conflit, le règne de l’arbitraire perdure au Sri Lanka. L’ACAT a publié un rapport sur le phénomène tortionnaire dans le pays. Elle constate que la torture demeure une pratique routinière et répandue ; l’impunité des tortionnaires y est généralisée. Placé sous l’emprise du pouvoir politique, le pouvoir judiciaire s’est effondré. Il est entravé dans tout effort de lutte contre l’impunité. Il n’y a pas d’enquête à la suite d’allégations de torture. Les tribunaux n’exercent plus de contrôle judiciaire indépendant dans la plupart des affaires et le procureur général protège les agents de l’État accusés de torture en bloquant les affaires pénales. Les victimes et les témoins sont régulièrement soumis à des intimidations et des représailles.