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Russie
Communiqué

Un militant des droits de l’homme franco-russe menacé d’extradition vers la Russie

Les autorités russes ont déposé une demande officielle pour obtenir l’extradition de Nicolay Koblyakov, un militant des droits de l’homme franco-russe assigné à résidence. Plusieurs ONG s'opposent à son extradition.
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Nicolay Koblyakov (au centre) lors d'une manifestation.
Le 02 / 09 / 2014

Version anglaise

Version russe

Mise à jour 10 septembre 2014 :Nicolay Koblyakov a comparu ce matin devant la Cour de Sofia. Les magistrats ont considéré que les éléments fournis par la Russie n’étaient pas suffisants pour statuer sur la demande d’extradition et ont fixé une nouvelle audience au 21 octobre. D’ici là, la Russie doit fournir des informations additionnelles. Les juges ont par ailleurs levé l’assignation à résidence de Nikolay. Celui-ci a néanmoins l’interdiction de quitter le territoire bulgare en attendant la prochaine audience.

Le 1er septembre 2014 à 16h, le parquet de Sofia a demandé au tribunal de la capitale bulgare d’arrêter Nikolay Koblyakov, un militant des droits de l’homme franco-russe, suite à la réception d’une demande officielle d’extradition reçue de la Fédération de Russie à son encontre. L’ACAT, Amnesty International France et Russie-Libertés s’opposent à l’extradition de Nicolay Koblyakov vers la Russie.

Conformément à la procédure bulgare, la Cour de Sofia a examiné hier les conditions de détention de M. Koblyakov concernant la suite de la procédure et a décidé de l’assigner à résidence. Cette même Cour doit désormais statuer sur la demande d’extradition vers la Russie dans un délai de sept jours. La date précise d’audience n’a pas encore été fixée.

Nicolay Koblyakov est un entrepreneur social et un militant des droits de l’homme bi-national franco-russe. Membre actif de l’ONG française Russie-Libertés, il est le fondateur de Senior Group, une entreprise agissant dans le domaine des services aux personnes âgées.

M. Koblyakov a été placé en détention par les autorités bulgares lors du contrôle de son passeport à son arrivée à l’aéroport de Sofia, le 29 juillet dernier, alors qu’il arrivait de Paris. Il a été arrêté sur le fondement d’une notice rouge d’Interpol transmise à l'initiative de la Russie pour des faits allégués de « fraude ». M. Koblyakov est sorti de garde à vue le 1er août avec l’obligation de rester sur le territoire bulgare en attendant la fin de la procédure d’extradition.

L’avocate de M. Koblyakov en Bulgarie, Me Biliana Kotsakova indique que « cette affaire va au-delà de Nicolay Koblyakov. Il s’agit ici du respect des droits fondamentaux qui comprend le droit à un procès équitable ainsi que l’interdiction de la torture et des traitements inhumains, tels que prévus par la Convention européenne des droits de l’Homme. Aucun de ces droits n’est protégé en Russie – non seulement pour les défenseurs des droits de l’homme comme M. Koblyakov, mais pour tout le monde. »

« Notre enquête sur la torture en Russie [1] montre que son recours est banalisé et profondément ancré à tous les stades de la chaîne pénale, depuis l’interpellation par la police jusqu’à l’exécution de la peine en colonie pénitentiaire » a déclaré Christine Laroque, responsable des programmes Asie-Russie à l’ACAT. « Vu son profil, nous pensons que M. Koblyakov court des risques importants d’être renvoyé de force vers la Russie, et donc d’être victime de torture ou de mauvais traitements. »

« Au regard des activités de M. Koblyakov, ouvertement critique du pouvoir en place en Russie et militant de la démocratie, son extradition vers la Russie constituerait une violation des dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme et des règles communautaires », a déclaré l’avocat de M.Koblyakov en France, Ivan Terel, avocat au barreau de Paris.

« Nicolay Koblyakov est un membre actif de Russie-Libertés. S’il est extradé vers la Russie, il s’expose à un procès inéquitable et une peine motivée par des considérations politiques en raison de son militantisme » a déclaré Alexis Prokopiev, président de l’ONG Russie-Libertés.

« La répression s'est dramatiquement intensifiée ces dernières années en Russie » souligne Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. « Des défenseurs des droits humains sont condamnés, pour des motifs fallacieux, à de lourdes peines d'emprisonnement au cours de procès inéquitables. »

Dès l’arrestation de Koblyakov, des défenseurs des droits de l’homme avaient manifesté contre son extradition devant l’ambassade de France à Sofia et devant l’ambassade de Bulgarie à Paris. A ce jour, plus de 21 600 personnes ont signé une pétition [2] pour s’opposer à l’extradition de Nicolay Koblyakov vers la Russie.

Ecoutez Nicolay Koblyakov et découvrez son histoire: https://storify.com/freenikolay/free-nikolay-koblyakov.   

Sa page Facebook: https://www.facebook.com/nkoblyakov

Contacts presse:

Notes aux rédactions :

 

 

 

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