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Vérité et justice pour Simón Pedro Pérez López.

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Simón Pedro Pérez était catéchiste dans la paroisse de Santa Catarina, dans la municipalité de Pantelho, au Chiapas, membre de l'association Las Abejas de Acteal et défenseur des droits humains. Il avait 35 ans lorsqu'un individu lui a tiré une balle dans la tête depuis une moto sur le marché de la municipalité de Simojovel, en présence de son fils.

Texte de Rosario Ledesma, responsable Programmes et plaidoyer Amériques de l'ACAT-France.

Un défenseur tué

Un an avant sa mort, Simón Pedro Pérez avait été nommé président du conseil d'administration des Abejas de Acteal. Cette organisation catholique, dans laquelle il a grandi, se consacre à la recherche du bien-être des peuples indigènes et d'une vie sans violence par la défense de la terre.

Depuis qu'il en est membre, Simón Pedro Pérez avait accompagné des communautés demandant l’arrêt des violences et réclamant justice. Avant son assassinat, Simón Pedro, s'était réuni avec les autorités communautaires de Pantelhó pour dénoncer auprès du Secrétaire du gouvernement la situation dans laquelle vivaient les communautés de Pantheló, de Simojovel et de Chenalhó. Placée sous le contrôle de groupes armés liés au crime organisé, la région avait déjà été endeuillée par une série de meurtres, de déplacements, disparitions forcées et d'enlèvements.

Un environnement hostile aux défenseurs

Les événements qui ont privé Simón Pedro Pérez de sa vie ne sont pas un fait isolé. Le Centre des droits humains Fray Bartolomé de las Casas (Frayba), association partenaire de l'ACAT-France, soutient que le principal motif de son assassinat répond à un contexte social et politique lié aux activités de défense des droits humains qu'il menait. Être défenseur des droits humains au Chiapas, c’est travailler dans un environnement où se poursuivent de nombreuses actions de contre-insurrection. Elles se traduisent par la prolifération de groupes armés illégaux en quête de contrôle territorial, et leurs efforts constants pour anéantir les organisations pacifistes établies dans la région.

L'assassinat de Simón Pedro Pérez représente une injustice de plus sur la liste des multiples actes de violence dans l'État du Chiapas, un territoire victime de déplacements forcés, de dépossession de terres, de menaces et de harcèlement constant en raison de la présence de ces groupes armés dans la région.

L'absence de l'État, et son manque d'attention à l'égard de ces crimes, explique pourquoi la population considère les autorités comme faisant partie du problème… tandis que s’ajoutent des niveaux élevés de corruption et d'impunité au cœur même de l'État.

Une audience le 3 mars : l’occasion d’exiger justice

Après avoir été annulé à deux reprises en raison d'incohérences administratives, le procès au pénal pour l'assassinat de Simón Pedro Pérez López aura lieu ce vendredi 3 mars. Cette opportunité est vitale pour que les motifs de son assassinat soient correctement entendus. C'est pourquoi l'ACAT-France s'est jointe à la déclaration commune initiée par Frayba pour que la justice du Chiapas garantisse rapidement la vérité dans cette affaire, en accordant une attention adéquate aux preuves du mobile de son assassinat. Les autorités ont le devoir de respecter, protéger, garantir et promouvoir les droits humains. Le système judiciaire ne doit pas être un simple instrument punitif. C’est aussi un mécanisme permettant d'élucider les faits liés aux crimes qui constituent à leur tour des violations des droits humains. À cet égard, l'ACAT-France appelle les autorités mexicaines à prendre dûment en compte le contexte dans lequel le meurtre de Simón Pedro Pérez a eu lieu.

Nous demandons également aux autorités de cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre tous les défenseurs des droits humains au Mexique, en particulier ceux défendant les terres et territoires autochtones.

« Un an après le martyre de Simón Pedro, nous demandons que son sang soit une semence de justice et de libération pour le peuple ; jamais comme une vengeance, mais comme un signe de vie, d'espoir, d'engagement et d'action. »

– Fray Raúl Vera López O.P., président de Frayba.

À votre tour, demandez justice aux autorités mexicaines !

Sur Twitter, écrivez à la Commission nationale des droits de l’homme, au Procureur général ou au ministre de la Justice de l'État du Chiapas pour que vérité et justice soient rendues à Simón Pérez !

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