A quand des enquêtes pour établir la vérité et la justice sur les cas de disparitions forcées ?

Dans une interview mise en ligne le 14 juillet 2021 sur RFI, le président burundais Evariste Ndayishimiye affirme qu’il n’y a pas de disparition forcée au Burundi : « À ce que je sache, il n’y a pas de disparitions au Burundi. Sinon, vous me diriez : Telle personne est disparue ». En réalité depuis 2015, un nombre important de citoyens burundais – dont des militants de la société civile et des opposants – ont disparu sans laisser de traces après avoir été arrêtés par des agents de l’Etat. Les autorités burundaises n’ont pour l’instant aucune volonté politique de procéder à de véritables enquêtes pouvant établir la vérité sur ces crimes et rendre justice aux victimes et à leurs proches.

Où en sont les enquêtes concernant la répression des manifestations d’avril et de mai 2021 ?

Au moins 16 personnes ont été tuées par balles à N’Djamena et Moundou lors de la répression de plusieurs manifestations interdites par les autorités entre le 27 avril et le 19 mai 2021. Le 27 avril, le Président Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté la répression ». Face à l’absence d’enquêtes indépendantes et impartiales sur ces événements au Tchad, la France doit se mobiliser pour que vérité et justice soient apportées aux victimes.

Nécessité d’enquêtes impartiales et indépendantes concernant la répression de diverses manifestations

Au moins neuf personnes ont été tuées par balles à Ndjamena, la capitale du Tchad, et dans le sud du pays, à Moundou, le 27 avril 2021 lorsque les forces de défense et de sécurité tchadiennes ont réprimé, faisant un usage excessif de la force létale, les manifestations pacifiques du mouvement Wakit Tama (« l’heure est venue en arabe »). Les autorités tchadiennes doivent enquêter puis traduire en justice les responsables de ces homicides et veiller à ce que cela ne se reproduise plus.

Halte à la répression des défenseurs des droits humains et des journalistes !

Le 2 février 2021, la Cour suprême du Burundi a rendu public un arrêt qui aurait été prononcé le 23 juin 2020 condamnant douze défenseurs des droits humains et journalistes burundais en exil – dont le Président de l’ACAT-Burundi – à des peines de prison à perpétuité pour « insurrection » et « organisation d’un coup d’Etat ».

Répression d’une manifestation d’autonomistes à Cafunfo : Au moins dix morts par balles

Le 30 janvier 2021, des incidents graves ont eu lieu à Cafunfo, village minier de la commune de Cuango dans le Lunda Norte. Selon les premiers témoignages, informations et vidéos récoltés par la société civile, des éléments des forces de défense et de sécurité angolaises auraient tiré à balles réelles sur des manifestants non armés et tué plusieurs d’entre eux. Particulièrement marquante, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre plusieurs civils ensanglantés au sol. Certains bougent, d’autres non. Un policier angolais donne alors des coups de pied et marche sur la tête d’une victime grièvement blessée.

Le défenseur et intellectuel Lokman Slim assassiné

Alors que sa famille avait signalé sa disparition la veille, l’intellectuel et militant Lokman Slim a été retrouvé mort dans sa voiture de plusieurs balles dans la tête le 4 février 2021 dans le Sud Liban. Il était parti rendre visite à des amis dans le sud Liban et était reparti de chez eux dans la soirée. Ne le voyant pas revenir et n’arrivant pas à le joindre sur son portable, sa famille avait donné l’alerte de sa disparition sur les réseaux sociaux.

Il faut rouvrir la procédure judiciaire concernant l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana !

Dix ans après la mort de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, il est urgent de mettre un terme à l’impunité qui perdure dans cette affaire. L’arrestation du lieutenant-colonel Christian Ngoy, le 3 septembre 2020, constitue une occasion importante pour rouvrir la procédure judiciaire. Condamné à mort dans cette affaire, par contumace en juin 2011, Christian Ngoy a bénéficié durant neuf années de soutiens au sein du régime lui évitant toute arrestation. Il est aujourd’hui temps de relancer la procédure judiciaire et d’identifier, arrêter, juger et sanctionner l’ensemble des responsables impliqués dans ce double assassinat de défenseurs des droits humains, en particulier le général John Numbi, suspecté d’être le commanditaire des crimes et qui fait l’objet d’une nouvelle plainte depuis le 29 octobre 2020 pour recel de malfaiteurs.

Absence de résultats d’enquête concernant le décès en détention du journaliste Samuel Wazizi

Plus de quinze mois après la disparition forcée du journaliste Samuel Ajiekah Abuwe – connu sous le nom de Samuel Wazizi – les autorités camerounaises continuent à s’enfermer dans le silence sur les circonstances de sa détention et de sa mort, apprise début juin 2020. Selon la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), le chef de l’Etat, Paul Biya, aurait reçu les résultats de l’enquête menée par la sécurité militaire. L’ACAT-France appelle la présidence de la République du Cameroun à rendre public le rapport d’enquête et ses conclusions.

RDC. Rapport Mapping. Dossier intégral Humains 17

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Dossier intégral. Magazine Humains #17.
RDC : Un besoin urgent de justice. La société civile reste mobilisée. Denis Mukwege, une vie de lutte contre l’impunité. Laurent Nkunda, une vie faite d’impunité. Un cinéaste « engagé », interview de Thierry Michel

Rapport mapping : à quand la justice en RDC ?

À l’occasion des 10 ans de la publication du Rapport Mapping, l’ACAT qui milite activement depuis plusieurs années pour faire connaître au grand public ce rapport des Nations unies, et pour que ses recommandations soient enfin mises en œuvre en RDC, lance une grande campagne d’information, de mobilisation et de plaidoyer : elle invite le grand public non seulement à s’informer sur une période douloureuse de l’Histoire de la RDC, mais également à interpeller les décideurs congolais afin qu’aucune victime ne soit oubliée et que toutes obtiennent enfin justice et réparation.