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Santé en prison : un accès très lacunaire aux soins

En prison, les soins sont la plupart du temps réalisés au sein de l’unité sanitaire implantée sur les lieux. C’est sans compter cependant sur le manque cruel de spécialistes dans les prisons. En cause notamment, la très grande difficulté à recruter certains professionnels de santé pour travailler au sein des lieux de privation de liberté. Pour consulter un médecin spécialiste, les personnes détenues sont donc contraintes de se faire soigner à l’extérieur, ce qui nécessite des extractions médicales effectuées par des escortes pénitentiaires.

Lourdes et coûteuses, les extractions médicales sont difficiles à mettre en place. Dans ces conditions, les personnes détenues peuvent attendre des mois pour obtenir la consultation demandée. « Je demande, en vain depuis vingt-sept mois, un rendez-vous avec un ophtalmologue », signale Manuel, détenu à la prison de Châteaudun, auprès de l’Observatoire international des prisons (OIP) en juin 2016. L’unité sanitaire ne dément pas. En août 2016 elle confirme avoir « une liste de 34 personnes en attente de consultations », dont « certains depuis janvier 2014 ». Les conséquences d’un tel retard de prise en charge médicale sont parfois très graves. De bénins problèmes de santé, qui auraient pu être traités par une prise en charge rapide, s’accumulent et s’aggravent, parfois jusqu’à devenir incurables… Voire mortels. Adil Taychi, détenu à la prison de Sequedin est mort d’un ulcère perforé en février 2016 à cause d’une absence de soins.

Cette situation pourrait pourtant en partie être résolue. L’ACAT se joint à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour préconiser que les personnes remplissant les conditions légales puissent bénéficier de permissions de sortir pour se rendre seules à un rendez-vous médical. Ce dispositif répondrait en effet à la fois aux exigences  de réinsertion et de sécurité.