Mexique.

Contexte

Le Mexique est une république fédérale, composée de trente-deux entités fédératives, dont trente et une ont le statut d’État. Mexico possède un statut spécial, qui lui confère une autonomie supérieure à celle d’un État, car elle est le siège de la capitale politique du pays. Le régime politique est présidentiel, et le président peut gouverner sans nécessairement avoir l’appui du parlement. Claudia Sheinbaum (Morena), ancienne cheffe du gouvernement de Mexico, est devenue la première femme présidente du Mexique après avoir remporté 59,7 % des suffrages lors des élections générales du 2 juin 2024.

 

Situation des droits humains

Malgré une alternance politique, le pays est gangréné par la corruption, et le Mexique connaît une crise des droits humains qui atteint des niveaux alarmants. Les disparitions forcées dépassent les 115 000 cas, avec une augmentation notable depuis 2006, année du début de la « guerre contre le narcotrafic ». Le nombre d’affaires poursuivies pour ce crime oscille entre 2 et 6 %, et seules 36 condamnations ont été prononcées à l’échelle nationale, aucune ne visant de hauts responsables civils ou militaires 

Face à l’inefficacité des autorités, les familles de disparus mènent elles-mêmes les recherches, découvrant des tombes clandestines à travers le pays. Cela les expose à des risques importants, incluant des persécutions et des meurtres. Plus de 52 000 corps sont en attente d’identification, provoquant une crise médico-légale sans précédent. Par ailleurs, la militarisation de la sécurité publique et l’usage excessif de la force augmentent la violence, ainsi que la criminalisation des populations vulnérables et des manifestants.  

L’État n’a toujours pas établi de plan pour le retrait progressif des forces armées des tâches de sécurité publique, comme le recommandent les instances internationales. Les défenseurs des droits humains subissent des détentions arbitraires, des menaces et des assassinats. Les peuples autochtones sont victimes de déplacements forcés à cause du crime organisé présent sur leurs territoires, ainsi que des mégaprojets ignorant les normes environnementales et le droit à une consultation préalable.

 

Pratique de la torture

La torture reste une pratique généralisée, souvent utilisée par les forces de sécurité et les autorités judiciaires comme méthode d’investigation et de fabrication de preuves. Entre 2019 et 2022, plus de 9 500 plaintes pour torture ont été déposées. Une enquête nationale de 2022 a révélé que 79 % des femmes en prison avaient subi des tortures, dont 43 % de nature sexuelle. Seulement quatre condamnations pour torture ont été prononcées en 2022, illustrant l’impunité.

 

État de la peine de mort au Mexique

Le Mexique a officiellement aboli la peine de mort le 15 mars 2005. Cette sanction n’avait pas été appliquée dans les affaires civiles depuis 1957 et dans les affaires militaires depuis 1961. Ainsi, le Mexique se distingue comme le pays le plus peuplé au monde à avoir complètement éliminé la peine capitale.

Le Mexique en chiffres.

Sources des chiffres clés :

Site du gouvernement mexicain

Examen périodique universel – Mexique

Disparitions forcées depuis 1964
0 +
Défenseurs des droits humains assassinés entre 2018 et 2022
0
Journalistes assassinés entre 2018 et 2022
0
Plaintes pour torture entre 2019 et 2022
0

Mobilisations.

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Actualités.

En cette fin d’année, l’ACAT-France lance une campagne d’appel à la générosité qui met l’accent sur les violations des libertés fondamentales à travers le monde.
En cette période de l'Avent, tendons la main à nos frères et soeurs en humanité privés de libertés qui souffrent en silence, trop souvent oubliés.
  • Détention arbitraire
  • Peine de mort
  • Torture
  • Violences policières
Le père Marcelo Pérez, défenseur des droits des peuples autochtones du Chiapas au Mexique, pour lequel l’ACAT-France s’est mobilisée à plusieurs reprises, a été assassiné le 20 octobre au Mexique.

Ressources.