Chaque année au Maroc, à l’occasion de la fête du trône, une grâce royale permet la libération de plusieurs prisonniers, le plus souvent de droit commun. Une manière pour le monarque d’exprimer une forme de bienveillance envers ses sujets. L’année 2024 marquant les 25 ans d’accession au pouvoir du Roi Mohammed VI, des rumeurs de libération de prisonniers de conscience ont commencé à circuler.
Dès le lundi 29 juillet, dans l’après-midi, l’information se confirme et certaines familles de prisonniers commencent à se diriger vers les prisons où leurs proches sont détenus, sans pour autant trop y croire. À 19 heures, le communiqué officiel est diffusé, mais il ne fait pas référence à des noms. Certains médias réussissent à obtenir des noms connus comme ceux des journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni, Taoufik Bouachrine. À partir de 20 heures 30, les premières libérations commencent.
Parmi les personnes libérées, figure Saïda El-Alami, une militante marocaine des droits humains, que l’ACAT-France suit depuis plus d’un an et qui fait partie des victimes soutenues dans le cadre de la Nuit des veilleurs 2024. Youssef El-Hireche, un militant et lanceur d’alerte proche de Saïda El-Alami fait aussi partie des personnes libérées. D’autres militants ou journalistes, condamnés mais toujours en liberté ou en exil, ont également bénéficié de cette grâce, comme le militant et historien Maati Monjib, que l’ACAT-France avait également soutenu en 2021.
La liste exhaustive des 2476 personnes graciées, qui concerne principalement des personnes poursuivies dans des affaires de droit commun, n’a pour le moment pas été rendue publique. À ce stade, nous n’avons pas eu d’informations concernant la possible libération de Mohamed Ziane, des militants rifains du Hirak (dont Nasser Zefzafi), ou encore des militants sahraouis, comme Naama Asfari ou Mohamed Lamine Haddi.
L’ACAT-France est ravie de la libération de ces journalistes, militants et activistes emprisonnés injustement, et continue de demander la libération des prisonniers de conscience encore détenus de manière arbitraire.