Victoria Núñez Fernández, habitante de la communauté Pillán Mahuiza, en Patagonie argentine, pour laquelle l’ACAT-France s’était mobilisée le 6 mars 2025, a été libérée le 7 avril 2025 à la suite d’une vaste mobilisation de plusieurs ONG de défense des droits humains.
Victoria Núñez Fernández avait été arrêtée le 11 février 2025, dans le cadre d’une perquisition simultanée de 12 communautés Mapuche du Chubut, au sud de l’Argentine.
Accusée injustement d’avoir participé à l’incendie volontaire de l’Estancia Amancay, alors même que sa défense a fourni les données de géolocalisation situant la voiture qu’elle conduit à plus de 80 kilomètres de l’Estancia au moment de l’incendie, Victoria a été placée en détention provisoire et assignée à résidence pendant 70 jours, sur la base de la description d’une voiture similaire à la sienne qui aurait été vue à proximité de la propriété incendiée
Nous nous réjouissons de la fin de l’assignation à résidence de Victoria, bien qu’elle demeure sous le coup d’accusations. Actuellement, elle ne peut toujours pas quitter la ville d’Esquel, où elle était domiciliée, et ne peut donc pas retourner à la communauté Pillán Mahuiza, où elle vit depuis plusieurs années. Ayant choisi de vivre et de militer avec les Mapuche, alors même qu’elle n’appartient pas à cette communauté autochtone, Victoria est citée comme un exemple de criminalisation de la solidarité envers les peuples autochtones. Sa détention s’inscrit dans une stratégie visant à stigmatiser les Mapuche et leurs soutiens.
Alors que des feux de forêt ravagent depuis fin 2024 trois provinces du sud de l’Argentine, le gouvernement d’extrême-droite de Javier Milei et le gouvernement provincial du Chubut ont choisi la voie de la répression. Ils accusent les Mapuche d’être à l’origine de feux alors qu’ils en sont en réalité les premières victimes. Le Gouverneur du Chubut brandit même la menace de l’expulsion de la communauté Pillán Mahuiza.
L’ACAT-France reste vigilante et mobilisée pour Victoria, dont la prochaine audience aura lieu le 12 mai. Nous demandons, une fois de plus, l’abandon des charges retenues contre elle et l’arrêt du projet d’expulsion de la communauté Pillán Mahuiza. L’Argentine doit respecter ses engagements internationaux, ayant ratifié la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux. Elle doit garantir le droit à la consultation préalable et assurer la protection effective de leurs droits de propriété et de possession sur leurs terres ancestrales.