Cameroun
Communiqué

De quoi est mort le journaliste Samuel Wazizi ?

Disparu le 7 août 2019, après avoir été transféré d’une installation militaire de Buea vers Yaoundé, le journaliste Samuel Wazizi meurt, semble-t-il, le 17 août à l’hôpital dans des circonstances encore non élucidées. Samuel Wazizi avait dit craindre des représailles du fait des critiques publiques envers les autorités à propos de leur gestion de la crise anglophone.
Samuel-Wazizi_Thumbnail
Le 02 / 11 / 2022

Télécharger le communiqué de presse.

Arrêté le 2 août 2019 à Buea, en pleine zone de conflit entre séparatistes anglophones et forces de sécurité camerounaises, Samuel Wazizi disparaît le 7 août. Il est transféré par le 21ème bataillon d’infanterie motorisée d’un commissariat de police de Buea vers une installation militaire dans la même ville où il a vraisemblablement subi des violences physiques, puis vers Yaoundé. Son décès, qui aurait eu lieu le 17 août 2019, est officiellement causé par une « infection généralisée » sans que la moindre preuve ne soit apportée.

L’annonce tardive de sa mort par les autorités, le 5 juin 2020, jette le doute puisque Samuel Wazizi était en bonne santé avant son arrestation. Il critiquait publiquement les autorités camerounaises et leur gestion de la crise anglophone, et avait confié ses craintes pour sa sécurité à son avocat les premiers jours de sa détention.

Selon Reporters sans frontières, qui a pu avoir accès aux dernières photos de Samuel Wazizi prises avant sa mort, le journaliste présentait de nombreuses blessures.

Malgré les demandes d’enquête faites par l’UNESCO, la France et plusieurs ONG camerounaises et internationales, les autorités ont toujours refusé d’élucider les circonstances de sa mort. Son corps n’a toujours pas été remis à sa famille.

« L’impunité au Cameroun met durement en péril l’état de droit, le respect de la démocratie et la jouissance de toutes les libertés fondamentales. »

– Clément Boursin, responsable Programmes et plaidoyer Afrique de l’ACAT-France.

En cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, l’ACAT-France réitère la demande de vérité et de justice pour Samuel Wazizi.

Les autorités camerounaises doivent mener une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les conditions d’arrestation, de transfert et de détention de Samuel Wazizi et les causes de son décès. Les conclusions devront être rendues publiques et les responsables être poursuivis devant la justice camerounaise. Son corps doit également être remis à sa famille. Tant que cela ne sera pas fait, la situation de Samuel Wazizi sera considérée, selon le droit international, comme une disparition forcée. 


Contact presse :

Louis Linel, chargé de communication et plaidoyer
communication@acatfrance.fr | +33 1 40 40 74 10 | +33  6 27 76 83 27

Articles associés

Appel à mobilisation
Home-vignette-Visuels_AAM-Cameroun
Cameroun

Demandons la libération d’Yves Kibouy Bershu !

Le 18 / 09 / 2024
L’activiste camerounais Yves Kibouy Bershu, également connu sous les pseudonymes de Ramon Cotta et Steve Akam, aurait subi des tortures durant sa détention au secret au Cameroun. Les autorités camerounaises ont failli à leurs obligations de protection et doivent, conformément aux lois en vigueur, ouvrir une enquête afin que les responsables de tels actes, qui sont contraires au droit camerounais, soient traduits en justice.
Actualité
actu H34 1160 x 600
ArgentineBurundiBrésilChiliCamerounMexiqueParaguayRwandaTchadUruguay

Le crime des disparitions forcées

Le 26 / 08 / 2024
À l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, le 30 août, l’ACAT-France revient sur ces crimes qui plongent les familles des disparus dans le désarroi et un impossible deuil. Découvrez le dossier de la revue Humains 34 consacré à ce sujet.
Appel à mobilisation
AAM_Awah_VIGNETTE
Cameroun

Thomas Awah Junior doit être libéré !

Le 15 / 05 / 2024
Le journaliste camerounais Thomas Awah Junior, arrêté en janvier 2017 croupit dans une cellule de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Condamné abusivement à onze ans de prison ferme par la justice militaire, sa privation de liberté est arbitraire selon le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.