L’état de santé de Zhang Zhan est toujours inquiétant : ne l’oublions pas !
Mobilisons-nous pour sa libération immédiate !
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Zhang Zhan, contre la répression chinoise pendant la pandémie
Une procédure inique
Zhang Zhan n’a plus reçu aucune visite de son avocat depuis fin 2020, pour avoir refusé de contester en appel sa condamnation de décembre 2020. En outre, ce n’est qu’en octobre 2021, après de nombreuses demandes infructueuses en ce sens, que sa mère a enfin pu échanger avec sa fille, via un appel vidéo. À ce jour, il ne semble pas qu’elle ait de nouveau pu s’entretenir avec elle. Ces empêchements sont en violation des standards internationaux sur le procès équitable, notamment de l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques. Il est d’ailleurs à noter que la Chine a signé ce texte mais ne l’a toujours pas ratifié.
Des conditions de détention marquées par les tortures et mauvais traitements
Fin 2020, Zhang Zhan a débuté une grève de la faim dans le centre de détention du district de Pudong New où elle était détenue, pour protester contre sa détention arbitraire. En réponse, les autorités pénitentiaires l’ont nourrie de force à l’aide d’un tube d’alimentation, l’ont attachée et elle a eu les mains liées pendant trois mois, ce qui est en violation des règles internationales sur le traitement des détenus. A son procès, en décembre 2020, elle est apparue extrêmement fragile. Après son transfert à la prison des femmes de Shanghai, elle a repris sa grève de la faim. De nouveau, elle a été attachée à son lit et nourrie de force par le personnel de l’hôpital pénitentiaire où elle a été envoyée. En novembre 2021, ses parents ont déposé une demande de libération pour motif médical, qui ne leur a pas été accordée. Elle a repris une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention indignes. Un an plus tard, Zhang Zhan est toujours en danger : selon Reporters sans frontières (RSF), et contrairement aux informations qui avaient été diffusées à son sujet, elle continue une grève de la faim partielle. Considérant qu’elle ne reçoit plus de visites, peu d’informations sont disponibles à son sujet. L’ACAT-France se mobilise pour obtenir sa libération immédiate, d’autant que son état de santé actuel ne semble pas être compatible avec son maintien en détention.
Contexte
Les conséquences désastreuses de la politique de « zéro Covid » sur la société civile
La politique de « zéro Covid » portée dès 2020 par le gouvernement chinois consistant à « tester, tracer, isoler » la population chinoise a justifié des pratiques délétères de surveillance globale et des contrôles de déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Dans ce cadre, de nombreuses figures de la société civile, dont des journalistes-citoyens qui ont contribué à révéler la réalité de la situation sanitaire due à la Covid-19 à Wuhan – comme Zhang Zhan – ont fait l’objet d’arrestations arbitraires. Ainsi, Fang Bin et Chen Qiushi, d’autres journalistes-citoyens également soutenus par l’ACAT-France, ont connu un sort similaire. Plus largement, selon la coalition d’ONG Chinese Human Right Defenders (CHRD), rien qu’en 2021, alors que l’application de cette politique était renforcée, un nombre important de citoyens a été ciblé : 120 prisonniers de conscience ont été enlevés par les autorités et 202 ont été condamnés à des peines de longues durées.
La pratique de la torture en détention en Chine, régulièrement condamnée par la communauté internationale
Ces dernières années, sous la présidence de Xi Jinping, le gouvernement chinois a renforcé son arsenal juridique répressif et arbitraire envers la société civile, en créant un périmètre permettant aux autorités d’agir impunément, hors de toute surveillance et de l’État de droit. De fait, cela a laissé toute latitude aux agents de l’État de pratiquer des actes de torture sur les détenus placés sous leur autorité. Selon des témoignages de victimes, repris par le CHRD, les détenus sont soumis par les autorités à de la torture, des traitements inhumains ou dégradants tels que des agressions physiques, des chocs électriques, au maintien prolongé de postures inadaptées, au confinement en solitaire, et à une privation de sommeil et de nourriture, à des violences verbales, des menaces et de l’intimidation. Dans ce contexte, s’agissant de Zhang Zhan, plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies ont déjà appelé plusieurs fois à sa libération, en vain.