Je soutiens la quête de justice des victimes du conflit
La quête de vérité et de justice comme prérequis à la réconciliation nationale
En 2009, Mahindan a 15 ans. Enrôlé de force durant la guerre civile par le mouvement des Tigres de libération de l'Îlam Tamoul, il se rend volontairement à l’armée sri lankaise dès la fin du conflit. Depuis, il a disparu. Sa famille n’a plus aucune nouvelle de lui, et se heurte sans cesse au silence de l’armée. Sa mère, Jeyakumari Balendra, a tenté en vain d’obtenir des informations, mais elle ne sait toujours pas s’il est mort ou vivant, s’il a été tué ou s’il est détenu. Arrêtée à plusieurs reprises par le passé pour avoir demandé des nouvelles de son fils, elle est désormais en liberté sous caution. Comme de nombreux proches de disparus ou de victimes du conflit, elle exige la vérité.
7 ans de paix, mais l’impunité des criminels de guerre demeure
Le 18 mai 2016, cela fera 7 ans que la guerre civile opposant les forces gouvernementales du Sri Lanka au groupe armé des Tigres tamouls a pris fin, après avoir mis le pays à feu et à sang pendant plus de 25 ans. 7 ans également que les victimes du conflit et leurs proches réclament justice pour les 100 000 morts et 80 000 victimes de disparitions forcées… 7 ans, enfin, que le Sri Lanka vit dans l’attente d’une réconciliation nationale. Après de nombreuses alertes des organisations de la société civiles et des ONG internationales, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies s’est rendu au Sri Lanka en février 2016. Son constat est sans appel : de nombreuses avancées demeurent à accomplir dans la lutte contre l’impunité et pour le respect des droits de l’homme.
Les espoirs déçus du changement de gouvernement
En janvier 2015, les élections présidentielles ont été remportées par l’opposition, suscitant un espoir nouveau parmi la population. Le président sortant s’est engagé dans un dialogue avec la société civile et la communauté internationale. Il a notamment favorisé l’adoption d’une Résolution sur le Sri Lanka par le Conseil des droits de l’homme, et accepté le principe d’une enquête nationale sur les crimes commis durant la dernière phase du conflit, dont certains n’ont encore jamais été reconnus officiellement. Néanmoins, depuis le début de l’année 2016, le Sri Lanka a multiplié les signes d’un recul, rejetant par exemple la proposition du Haut-Commissaire aux droits de l’homme que soient établis des tribunaux hybrides composés de magistrats nationaux et étrangers. Or, l’impunité des auteurs de violations graves des droits de l’homme constitue un défi majeur pour la réconciliation et la reconstruction du Sri Lanka.