Rapport Mapping: J'agis pour que Laurent Nkunda soit jugé
Le 1er octobre 2010, le Haut-commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies rend public le « Rapport Mapping », un inventaire de 617 incidents violents commis entre 1993 et 2003 en République démocratique du Congo (RDC) ayant occasionné des violations graves des droits humains.
Parmi les responsables présumés de ces exactions, le nom de Laurent Nkunda est plusieurs fois cité. Pour les auteurs du rapport, ce chef de guerre congolais a sévi dans les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à partir de 1998. Alors officier au sein de l’Armée patriotique rwandaise, il rejoint le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma), un nouveau groupe armé, créé et soutenu par le Rwanda dans l’est de la RDC pour combattre le gouvernement congolais. Laurent Nkunda prend le poste de commandant de la Septième Brigade, qui commet à plusieurs reprises de graves violations des droits humains dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Des crimes imputables aux soldats de Laurent Nkunda
Les premiers crimes publiquement connus, imputables à Laurent Nkunda et à ses soldats, remontent à mi-mai 2002 lorsqu’ils sont envoyés à Kisangani pour mater une mutinerie de militaires et de policiers congolais. Selon les Nations unies, plus de 160 exécutions sommaires ont été commises par ses hommes, ainsi que des viols et des pillages. Laurent Nkunda est présent sur beaucoup de scènes de massacres.
Après 2003, le chef de guerre continue à diriger d’autres groupes armés violents jusqu’à son arrestation sur le territoire rwandais le 22 janvier 2009.
Laurent Nkunda bénéfice d’une impunité de fait au Rwanda
Il est assigné à résidence à Kigali, dans un lieu gardé secret. Aucun motif officiel ni inculpations précises ne sont fournis par les autorités rwandaises pour justifier sa détention. Les autorités congolaises demandent à ce qu’il soit extradé vers la RDC pour y être jugé mais le Rwanda refuse, sous prétexte que la peine de mort est toujours en vigueur en RDC. Le 26 mars 2010, la Cour suprême du Rwanda décide, qu‘ayant été capturé par l’armée rwandaise, Laurent Nkunda devra être jugé devant un tribunal militaire au Rwanda. Ensuite, plus rien... Est-il encore détenu ? Est-il libre ? Cela fait maintenant plus de 10 années qu’on ne sait plus rien sur la situation judiciaire de Laurent Nkunda au Rwanda. Une chose est sûre, ses victimes attendent que justice soit faite. Il est de la responsabilité du Rwanda de le juger pour les crimes qu’il a commis en RDC conformément au droit international humanitaire et aux Conventions de Genève de 1949.
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