Les iLabour3 détenus arbitrairement depuis plus d'un an
Les trois défenseurs Wei Zhili (危志立), Ke Chengbing (柯成冰) et Yang Zhengjun (杨郑君), originaires du sud de la Chine, seraient détenus ensemble au centre de détention municipal n°2 de Shenzhen. Mais en l’espace d’un an, ils n’ont été autorisés à recevoir aucune visite de leur famille et n’ont pas eu accès à un avocat de leur choix. L’épouse de Wei Zhili, l’activiste féministe Zheng Churan (郑楚然), a indiqué à l’ACAT que selon la police, leur procès n’aurait pas lieu tant que l’épidémie du coronavirus serait encore active.
Les défenseurs avaient dans un premier temps été placés en « résidence surveillée à un endroit désigné », un procédé légal en Chine permettant de détenir quelqu’un au secret pendant six mois sans aucune supervision sur son état. Depuis, nous n’avons aucun moyen de savoir s’ils ont subi des mauvais traitements ou de la torture, ni de connaître leur état de santé actuel.
Wei Zhili, Ke Chengbing et Yang Zhengjun, jeunes trentenaires, écrivaient pour « Nouvelle Génération » (新生代), aussi appelé iLabour, un site d’information sur le droit du travail rendant notamment compte de la situation des travailleurs migrants internes venus des régions rurales de Chine. Tous trois étaient également actifs dans la défense des ouvriers ayant contracté des maladies pulmonaires dues à l’inhalation de particules sur des chantiers, particulièrement nombreux dans les environs de Shenzhen, cœur économique industriel et manufacturier du sud de la Chine.
En juillet 2019, plusieurs experts des Nations unies ont exprimé auprès de la Chine leurs inquiétudes quant à la détention arbitraire et la disparition forcée des trois défenseurs. Dans sa réponse, le gouvernement chinois a catégoriquement rejeté leurs préoccupations.
Wei Zhili, Ke Chengbing et Yang Zhengjun n’auraient jamais dû être arrêtés pour avoir fait usage de leur liberté d’expression. L’ACAT appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle ainsi qu’à la levée des charges qui pèsent à leur encontre.