Mexique
Actualité

Non à la diffamation des ONG et des victimes de torture

L’ACAT, en partenariat avec plusieurs ONG internationales, dénonce la campagne de discrédit et de diffamation menée actuellement à l’encontre d’ONG de défense des droits de l’homme et des victimes qu’elles accompagnent.
Capture d’écran 2016-03-17 à 16.54.22
Le 17 / 03 / 2016

L’ACAT, en partenariat avec plusieurs ONG internationales, tient à faire part de sa profonde préoccupation concernant la campagne de discrédit et de diffamation menée actuellement par des représentants politiques et des personnes et médias proches du pouvoir à l’encontre d’ONG de défense des droits de l’homme et des victimes qu’elles accompagnent.

Depuis une semaine, plusieurs articles de presse et émissions radiophoniques salissent les noms des « 4 civils de Rosarito » (cas accompagné par l’ACAT) reconnus comme victimes de torture par le Comité contre la torture, en les associant sans fondement à de multiples homicides, disparitions et enlèvements crapuleux.

Dans le même temps, l’ONG Commission mexicaine de défense et de promotion des droits de l’homme (CMDPDH, partenaire de l’ACAT) qui défend ces victimes s’est vue accusée de se faire de l’argent en obtenant des indemnisations pour des criminels alléguant de fausses tortures, et ce avec le concours du Rapporteur spécial de l’ONU contre la torture. D’autres ONG mexicaines sont régulièrement qualifiées de “mercenaires des droits de l’homme” et de “défenseurs de délinquants”.

Les experts du système interaméricain des droits de l’homme sont également la cible de ces attaques. Le 2 mars, le gouvernement mexicain a ainsi remis en cause le rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) émis à la suite de sa visite in loco à l’automne 2015, lequel entérine le constat de disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires et torture généralisées. Le Groupe interdisciplinaire d’experts indépendants de la CIDH qui suit l’enquête sur la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa est également taxé de manque de professionnalisme et d’objectivité à mesure qu’il met en lumière les manquements des autorités mexicaines.

L’ACAT tient à réaffirmer son soutien à la CMDPDH ainsi qu’à l’ensemble des ONG mexicaines de droits de l’homme et aux victimes de torture. La multiplication des interventions diffamatoires à leur encontre les met en danger et contrevient aux engagements internationaux pris par le Mexique pour défendre les droits de l’homme.  En conséquence nous demandons au président Enrique Peña Nieto de :

  • reconnaître la gravité de la crise des droits de l’homme qui secoue le pays, mettre en œuvre les recommandations faites par les organisations onusiennes et interaméricaines à cet égard et répondre favorablement aux demandes de visites émises par les rapports spéciaux de l’ONU sur la torture et les défenseurs des droits de l’homme ;
  • reconnaître publiquement le statut de victimes et leur pleine légitimité aux « 4 civils de Rosarito » en veillant à leur protection et en condamnant toutes les attaques à leur encontre ;
  • reconnaître publiquement la légitimité et le courage des membres de la CMDPDH et des ONG mexicaines qui défendent les victimes de violations des droits de l’homme et condamner, publiquement aussi, ceux qui tentent de les discréditer.

Lettre ouverte au président Enrique Peña Nieto

Carta abierta al Presidente Enrique Peña Nieto

Open Letter to President Enrique Peña Nieto

 

Carta abierta conjunta a Roberto Gil Zuarth, Presidente de la Mesa Directiva del Senado de la República

Articles associés

Actualité
Marcelo_perez-CDH
Mexique

L’ACAT-France condamne l’assassinat du père Marcelo Pérez

Le 21 / 10 / 2024
Le père Marcelo Pérez, défenseur des droits des peuples autochtones du Chiapas au Mexique, pour lequel l’ACAT-France s’est mobilisée à plusieurs reprises, a été assassiné le 20 octobre au Mexique.
Appel à mobilisation
Visuel SITE-V3_AAM-RaphaelGonzalezLopez11
Mexique

Justice pour Rafael González et la communauté Triqui !

Le 24 / 09 / 2024
La communauté Triqui, déjà fragilisée par des violences passées, fait face à de nouvelles attaques de paramilitaires, qui ont entrainé la perte tragique du défenseur communautaire Rafael Gonzalez. Malgré les demandes de la communauté internationale, le gouvernement mexicain fait preuve d’un manque de volonté pour protéger ces populations vulnérables et faciliter le retour des familles déplacées.
Actualité
actu H34 1160 x 600
ArgentineBurundiBrésilChiliCamerounMexiqueParaguayRwandaTchadUruguay

Le crime des disparitions forcées

Le 26 / 08 / 2024
À l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, le 30 août, l’ACAT-France revient sur ces crimes qui plongent les familles des disparus dans le désarroi et un impossible deuil. Découvrez le dossier de la revue Humains 34 consacré à ce sujet.