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  • Appel à mobilisation

Togo : mobilisons-nous pour la libération des 48 prisonniers d’opinion.

  • Détention
  • Justice et impunité

Mobilisons-nous pour exiger la libération immédiate des 48 activistes et prisonniers d'opinion au Togo !

Pour agir, envoyez un email et/ou téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil.

Le Togo vit actuellement une répression sans précédent contre ses citoyens et, en particulier, contre la jeune génération engagée dans la défense des droits humains et la lutte pour la justice sociale. Depuis la violente répression des manifestations pacifiques de juin 2025, de nombreux manifestants pacifiques, activistes, leaders d’opinion et membres de la société civile ont été arrêtés arbitrairement et emprisonnés pour avoir osé s’opposer au régime de Faure Gnassingbé. 48 d’entre eux sont encore aujourd’hui privés de liberté dans des conditions qui violent leurs droits fondamentaux.

Des arrestations arbitraires, des tortures et une répression systématique

Au moins 133 personnes, qui s’étaient exprimées publiquement sur les réseaux sociaux ou s’étaient réunies pacifiquement en juin 2025 pour porter des revendications citoyennes contre la pérennisation du pouvoir de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, ont été arrêtées. Parmi eux, un Français, Steeve Rouyar, arrêté en marge des manifestations le 6 juin 2025, et qui demeure jusqu’à ce jour emprisonné dans des conditions préoccupantes au sein du Service central de recherches et d’investigations criminelles de la gendarmerie (SCRIC) pour avoir critiqué dans des messages privés Faure Gnassingbé. Comme tant d’autres, il est accusé de « crime et délit d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et troubles aggravés à l’ordre public » pour avoir simplement exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Il risque jusqu’à 30 ans de prison. D’après son entourage, il aurait fait l’objet de tortures, comme d’autres manifestants arrêtés. Selon un collectif d’avocats africains en charge de défendre les manifestants arrêtés, au moins 21 cas de torture auraient été documentés par leurs soins.

Un plan d’arrestation ciblée contre la société civile

Depuis juin 2025, les autorités togolaises semblent avoir mis en place un plan systématique visant à réduire au silence toute forme de dissidence. Des arrestations de masse ciblent les activistes de premier plan, comme en témoignent l’arrestation du créateur de contenu René Missode Koffi, le 28 juin, celle deFoly Satchivi, le 7 juillet, celle d’Armand Agblézé et d’Oséi Agbagno, du mouvement Tournons la Page (TLP), le 23 août, celle de Grâce Koumayi Bikonibiyate, le 3 octobre.

Une justice instrumentalisée et un silence international inacceptable

Parmi les 48 manifestants et membres de la société civile encore détenus aujourd’hui, plusieurs d’entre eux ont fait l’objet de tortures. Tous sont abusivement poursuivis par la justice togolaise pour divers délits comme « trouble aggravé à l’ordre public, atteintes à la sûreté intérieure de l’Etat, incitation à la révolte populaire, diffusion de fausses nouvelles, perturbation de l’ordre public… ».

Le climat de répression actuel au Togo, notamment à travers un harcèlement judiciaire permettant de maintenir en détention diverses voix critiques, est un signal alarmant d’une dérive autoritaire qui vise à faire taire toute opposition au régime.

Contexte

Depuis l’instauration de la cinquième République, officialisée le 3 mai 2025, le Togo connaît un climat de répression généralisée. Alors qu’il achevait son quatrième quinquennat, censé être le dernier, le président Faure Gnassingbé a instauré un nouveau mode de gouvernance. En lieu et place du régime présidentiel en vigueur jusqu’alors, le Togo est dorénavant une République parlementaire. Le chef du gouvernement devient président du Conseil, tandis que la fonction de président de la République devient symbolique avec un rôle de soutien à la cohésion et à l’unité de la nation. Sans surprise, Faure Gnassingbé s’est lui-même placé à la tête de cette nouvelle institution à la suite d’élections législatives remportées par son parti. Le poste de président du Conseil est sans limitation de mandats ni de pouvoirs.

Une immense majorité de Togolais n’a connu que la famille Gnassingbé au pouvoir : Gnassingbé Eyadema de 1967 à 2005, puis son fils Faure depuis lors. L’annonce de cette présidence « à vie » déguisée a provoqué un électrochoc, notamment au sein de la jeunesse, entraînant une vague d’indignation et de mobilisation en ligne. Le régime a alors réactivé ses méthodes autoritaires, fondées sur la peur et l’impunité, en ciblant particulièrement les voix les plus visibles sur les réseaux sociaux.

Une jeunesse qui descend dans la rue

L’enlèvement suivie de la détention au secret, accompagnée de tortures, du cyberactiviste et artiste engagé « Aamron » le 26 mai 2025 a déclenché un mouvement de contestation pacifique, surtout à Lomé. Les 5–6 juin puis 26–28 juin 2025, des centaines de jeunes ont manifesté pour réclamer justice sociale. La réponse des autorités a été extrêmement violente : recours à des milices armées, tirs à balles réelles, rafles nocturnes menées par des agents cagoulés sans mandat. Au moins cinq personnes ont été tuées par balles et plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées. De nombreux détenus ont été soumis à des violences physiques et psychologiques dès les premiers jours de leur incarcération.

Une répression ciblée de la liberté d’expression

Le Togo connaît aujourd’hui une fermeture accélérée de l’espace civique, marquée par l’intimidation, la surveillance et la criminalisation des acteurs de la société civile. Les libertés d’expression, de réunion et d’association sont gravement restreintes. Les forces de sécurité répriment systématiquement tout rassemblement public, les médias indépendants subissent suspensions arbitraires, pressions et intimidations, et journalistes, blogueurs ou responsables associatifs sont régulièrement convoqués par les services de renseignement ou placés sous surveillance.

Depuis juin 2025, le régime a renforcé son contrôle sur les réseaux sociaux et les médias indépendants : accès restreints, surveillance accrue, poursuites judiciaires contre les utilisateurs, coupures ponctuelles d’Internet. Entre juillet et septembre 2025, plus de 133 manifestants pacifiques du mouvement de la « Gen Z Togo » et des activistes ou militants de la société civile ont été interpellés arbitrairement. Des figures comme Armand Agblézé, Oséi Agbagno ou la sage-femme militante Grâce Koumayi Bikonibiyate sont détenues sans jugement. Des défenseurs des droits humains, dont Foly Satchivi, croupissent en détention malgré une santé déclinante.

Des violations graves et systématiques des droits humains

Les vagues de répression de juin 2025 révèlent une violence d’État systémique : arrestations massives, détentions au secret, tortures, humiliations, violences sexuelles. Les forces de sécurité ont plusieurs fois utilisé des armes létales contre des manifestants non armés. Les témoignages de mauvais traitements s’accumulent tandis que les victimes n’ont aucun recours, la justice ne se saisissant d’aucune des violations rapportées.

Une impunité ancienne et une justice instrumentalisée

Depuis les années 1990, le Togo est marqué par une impunité structurelle concernant les crimes politiques et les violences d’État. Les événements meurtriers d’avril 2005 n’ont jamais fait l’objet d’enquêtes indépendantes. Sous l’influence directe du pouvoir exécutif, la justice sert à neutraliser les voix dissidentes via des procès fabriqués, tandis que les responsables de graves violations des droits humains bénéficient d’une protection totale. Ce système entretient une culture de résignation et de méfiance envers les institutions.

La passivité de la communauté internationale

Malgré la gravité des violations des droits humains commises depuis juin 2025, la communauté internationale demeure largement passive. Les partenaires du Togo, notamment l’Union européenne, la France et la CEDEAO, privilégient la préservation de leurs relations diplomatiques et économiques avec Lomé, se limitant à des déclarations prudentes sans conditionner leur coopération au respect des droits humains. Cette inertie équivaut à une forme de caution tacite du régime. L’absence de sanctions ciblées ou d’enquêtes indépendantes renforce le sentiment que les abus peuvent être commis sans conséquence.

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