• Appel à mobilisation

Pour un accord amiable et la libération immédiate de Kenia Hernández.

  • Détention

Mobilisons-nous pour demander la négociation d’un accord amiable et la libération immédiate de Kenia Hernández

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Madame Ernestina Godoy Ramos, Conseillère juridique de l’exécutif fédéral, ou interpellez-la directement par voie électronique.

Menacée de mort, arrêtée sur de fausses accusations, condamnée à plus de 20 ans de réclusion, isolée dans une prison de haute sécurité ; Kenia Hernández subit depuis plusieurs années des représailles pour ses engagements politiques en faveur des peuples autochtones, des prisonniers politiques et des femmes au Mexique. Grâce à la mobilisation de parlementaires mexicains et de plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Centre de droits humains Zeferino Ladrillero (CDHZL), partenaire de l’ACAT-France, Kenia a été transférée dans un centre pénitentiaire de l’État de Mexico où ses conditions de détention se sont améliorées.  Privée de liberté depuis plus de 4 ans, Kenia est accusée « d’attaques aux voies de communication » par l’organe décentralisé de gestion des routes et ponts, CAPUFE. Son seul espoir de libération est de conclure un accord amiable avec ce dernier.

Criminalisée parce que femme, autochtone et activiste

Kenia Hernández est une avocate et militante féministe indigène appartenant à la communauté Amuzgo. Elle fait partie du Mouvement pour la Liberté des Prisonniers Politiques de l’État de Guerrero et a fondé le Collectif Zapata Vive, association qui lutte pour le droit à la terre des peuples autochtones. Accusée une première fois en juin 2020 de « vol qualifié », elle est à nouveau arrêtée arbitrairement le 18 octobre de la même année dans un poste de péage de l’État de Puebla. Accusée notamment de « vol avec violence armée » et « d’attaques aux routes en bande organisée », Kenia et ses camarades menaient régulièrement une forme d’action pacifique qui consiste à laisser passer les automobilistes gratuitement afin de les sensibiliser aux causes défendues. Ce mode d’action politique est investi par de nombreuses organisations de défense de droits humains au Mexique et ne peut aucunement être assimilé au délit de vol avec violence armée.

L’équipe juridique de Kenia, réunie au sein du Centre de droits humains Zeferino Ladrillero (CDHZL), estime qu’elle est victime de harcèlement judiciaire en raison de son engagement politique. En effet, tout au long de la procédure, elle a été décrite comme une « femme insoumise », une « prisonnière dangereuse » qu’il conviendrait de placer en détention provisoire. À ce jour, dix affaires pénales sont connues contre Kenia. Elle a notamment été condamnée à plus de 20 ans de prison pour le crime de vol avec violence, alors qu’il a été prouvé qu’elle se trouvait à plus de 600 kilomètres de distance du lieu des faits.

CAPUFE, principal plaignant dans l’affaire, refusait jusqu’à présent d’envisager un accord amiable avec Kenia, appelé « accord réparatoire » au Mexique. Depuis janvier 2025, leur posture semble avoir changé et ils envisageraient une négociation avec l’équipe juridique de Kenia, ce qui lui permettrait d’être libérée et de retrouver ses camarades et ses deux enfants.

Violations des droits humains en détention et plaidoyer pour sa libération

Kenia Hernández a d’abord été privée de liberté dans la prison d’Almoloya, puis transférée au CEFERESO 16, prison de haute sécurité située dans l’État de Morelos, l’éloignant ainsi de sa famille et de l’accompagnement du CDHZL. Au sein de cette prison, surnommée « le cimetière des vivantes » en raison des violations des droits humains qui y ont été documentées, Kenia a entamé deux grèves de la faim pour exiger son droit à la communication privée et personnelle avec son avocat et sa famille.

Sa détention a été mentionnée par la Commission Interaméricaine des Droits Humains comme un exemple de criminalisation des personnes défenseures des droits humains, et Mary Lawlor Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, a exprimé son inquiétude quant à la sécurité de Kenia en prison.

En février 2024, grâce à la mobilisation de parlementaires mexicains et d’organisations de défense des droits humains, dont l’ACAT-France, Kenia a enfin été transférée vers une prison de l’État de Mexico où elle a pu rejoindre le même pavillon que ses camarades de lutte indigènes.

CONTEXTE

Des violences systémiques envers les défenseurs des droits au Mexique

Qu’il s’agisse d’intimidations, de campagnes de diffamation et de criminalisation, de disparitions forcées ou d’assassinats ; les violences envers les défenseurs des droits au Mexique persistent et restent généralement impunies.

Selon l’ONG Global Witness, le Mexique occupe la quatrième place dans le classement des pays les plus dangereux pour les défenseurs des droits. Entre 2021 et 2023, 212 activistes y ont été assassinés. Plus de 70% d’entre eux appartenaient à une communauté autochtone.

Dans ces affaires de violences envers les défenseurs autochtones se mélangent les conditions de marginalisation structurelle des personnes indigènes, l’imposition de projets extractivistes sans respect du droit à la consultation préalable, la corruption et l’impunité. Lorsqu’il s’agit de femmes défenseures, les violences basées sur le genre viennent encore renforcer la vulnérabilité des militantes.

Début 2025, les organisations rassemblées au sein de l’Espace d’Organisations de la Société Civile pour la Protection de Personnes Défenseures des Droits Humains et Journalistes (Espace OSC) ont salué les avancées du nouveau gouvernement en termes d’égalité femmes-hommes et de reconnaissance des droits des peuples indigènes. Elles ont cependant déploré l’absence d’une stratégie claire de protection des défenseurs et journalistes et appelé à la participation des organisations de la société civile dans sa conception.

Appel à l’action 

Depuis plus de 4 ans, Kenia Hernández subit les conséquences de son engagement politique en faveur des peuples autochtones, des prisonniers politiques et des femmes victimes de violences.

L’année 2025 a été déclarée comme l’Année de la Femme Indigène par le gouvernement mexicain.

La nouvelle présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, s’est prononcée en janvier 2025 pour une révision de son cas, et l’organe décentralisé de gestion des routes et ponts, CAPUFE, semble enfin favorable à la négociation d’un accord amiable. Si toutes les conditions politiques semblent réunies pour une libération immédiate de Kenia, les négociations entre CAPUFE et la représentante légale de Kenia s’éternisent.

L’ACAT-France appelle la Conseillère juridique de l’exécutif fédéral, Ernestina Godoy Ramos à réviser le cas de Kenia Hernández et programmer une réunion avec son équipe juridique afin de permettre la négociation d’un accord amiable avec CAPUFE et la libération immédiate de Kenia.

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