Arrêtés à Asmara, la capitale, entre 2004 et 2005, à la suite d’une vaste campagne de répression visant les Églises « non enregistrées », le Révérend Haile Naizge, de l’église du Plein Évangile, le Docteur Kiflu Gebremeskel, de l’Alliance Évangélique Érythréenne, le Révérend Million Gebreselassie, de l’église Rhema, le Docteur Futsum Gebrenegus, prêtre orthodoxe, le Révérend Dr Tekleab Menghisteab, prêtre orthodoxe, le Révérend Gebremedhin Gebregiorgis, prêtre orthodoxe, le Révérend Kidane Weldou, pasteur de l’église d’Asmara – sont détenus sans inculpation ni procès. Ils seraient détenus, au secret, dans des conditions extrêmement difficiles, au centre de haute sécurité de Wengel Mermera à Asmara. Leurs familles ignorent s’ils sont encore en vie.
Une politique de persécution religieuse systématique
Sous la présidence d’Isaias Afwerki, au pouvoir depuis 1993, l’Érythrée demeure l’un des pays les plus fermés et les plus répressifs du monde. Depuis 2002, le gouvernement érythréen ne reconnaît officiellement que quatre confessions religieuses : l’Église orthodoxe, l’Église catholique, l’Église évangélique luthérienne, et l’islam sunnite. Toutes les autres communautés chrétiennes (pentecôtistes, évangéliques, adventistes) ont été interdites. Le simple fait de se réunir pour prier hors du cadre officiel peut conduire à l’arrestation. Des milliers de chrétiens seraient actuellement arbitrairement détenus en Érythrée. Certains sont libérés après des années de détention sans jugement, tandis que d’autres disparaissent. Les conditions de détention sont effroyables : promiscuité extrême, tortures, privation d’eau, de nourriture et de soins.
Vingt ans d’oubli, mais pas de silence
Les sept responsables d’Églises arrêtés en 2004-2005 incarnent la résistance pacifique de milliers de croyants érythréens persécutés pour leur foi. Leur détention, qui dure depuis plus de deux décennies, constitue une violation flagrante du droit international. L’ACAT-France appelle à leur libération immédiate et au respect de la liberté de conscience et de culte en Erythrée. En écrivant aux autorités érythréennes, vous contribuez à rompre le silence qui entoure ces sept hommes détenus depuis plus de vingt ans. Votre mobilisation peut sauver leurs vies et rappeler au régime d’Asmara que le monde n’a pas oublié leurs visages.