• Appel à mobilisation

Appel à la libération du militant des droits humains, Moussa Tchangari.

  • Détention

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Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale au Général Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ou interpellez-le directement par voie électronique.
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Moussa Tchangari, secrétaire général de l’organisation Alternatives Espaces Citoyens (AEC), est arbitrairement détenu au Niger depuis le 3 décembre 2024. Cette détention est le résultat de ses activités légitimes en faveur des droits humains et de la promotion de l’État de droit dans son pays. Il fait l’objet de poursuites judiciaires iniques, visant à le faire taire.

Qu’est-il reproché à Moussa Tchangari ?

Moussa Tchangari est un militant emblématique des droits humains au Niger. Depuis des décennies, il s’illustre par son engagement au sein de l’organisation Alternatives Espaces Citoyens (AEC), dont il est le secrétaire général. Cette association nigérienne œuvre pour la justice sociale, la démocratie et la défense des droits des populations marginalisées.

Le 3 décembre 2024, Moussa Tchangari a été arrêté à son domicile à Niamey par des hommes armés en civil. Il a été emmené de force, sans mandat, vers une destination inconnue. Pendant deux jours, il a été détenu au secret. Le 5 décembre, il a été localisé au Service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée (SCLCT/CTO).

Un militant exerçant son droit à la liberté d’expression

Moussa Tchangari a été arrêté peu après son retour d’un voyage international, où il a participé à des conférences sur la défense des droits humains. Lors de ces événements, il a critiqué des décisions controversées prises par la junte militaire au pouvoir, telles que la déchéance de nationalité pour des citoyens supposément liés à l’ancien président Mohamed Bazoum. Auparavant, il avait également exprimé des critiques publiques sur la gestion des libertés fondamentales par les autorités, notamment sur les restrictions au droit d’association.

Moussa Tchangari a déjà été victime d’arrestations et de détentions arbitraires. En mai 2015, il a été détenu pendant dix jours pour avoir dénoncé des abus liés à la lutte contre Boko Haram. En mars 2018, il a été arrêté et maintenu en détention pendant quatre mois pour son implication dans des manifestations pacifiques contre la loi de finances 2018. Enfin, en mars 2020, à la suite d’une manifestation anti-corruption dénonçant des détournements de fonds dans l’achat de matériel militaire, il a été arbitrairement détenu pendant un mois et demi. Cette nouvelle arrestation s’inscrit dans une tendance plus large visant à restreindre l’espace civique et à museler les voix dissidentes au Niger.

Des accusations floues visant à le faire taire

Moussa Tchangari est accusé « d’apologie du terrorisme, d’association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme, d’atteinte à la sûreté de l’État, d’atteinte à la défense nationale et d’intelligence avec des puissances ennemies ». Ces accusations, extrêmement graves, sont passibles de lourdes peines allant jusqu’à plus de dix ans de prison. Elles reposent sur des bases juridiques floues, notamment l’ordonnance d’août 2024 établissant une base de données sur le terrorisme. Moussa Tchangari a été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Filingué, une prison située à environ 200 kilomètres au nord-est de la capitale Niamey, connue pour abriter des opposants aux divers régimes qui se sont succédé au Niger.

Contexte 

Le 26 juillet 2023, le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d’État orchestré par sa Garde présidentielle. Le général Abdourahamane Tiani, chef de cette garde, s’est autoproclamé président et a instauré le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Ce coup d’État, justifié par la junte par une prétendue mauvaise gouvernance et une dégradation de la sécurité, a conduit à un durcissement autoritaire du pouvoir.

Un contexte d’insécurité marqué par une détérioration des droits humains

Depuis le coup d’État, les libertés fondamentales ont été sévèrement restreintes. Les autorités militaires ont réprimé l’opposition, suspendu les activités des partis politiques et arrêté des figures politiques, y compris Mohamed Bazoum et des membres de son gouvernement. Malgré une décision de la Cour de justice de la CEDEAO en décembre 2023 exigeant la libération de Bazoum, celui-ci demeure en détention arbitraire.

Les libertés d’expression, d’association et de la presse ont également été compromises. Journalistes, défenseurs des droits humains et activistes subissent des arrestations arbitraires et des menaces, créant un climat de peur et d’autocensure. En avril 2024, Ousmane Toudou, un journaliste critique envers la junte, a été arrêté pour « complot contre la sûreté de l’État ». De même, des organisations de la société civile, comme la Maison de la Presse, ont vu leurs activités suspendues. Le 29 mai 2024, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a publié une circulaire suspendant toute visite des organisations de défense des droits humains dans les prisons nigériennes « jusqu’à nouvel ordre », en violation du droit national et international relatif aux droits humains.

La région de Tillabéri reste en proie à des attaques de groupes armés, exacerbant l’instabilité. Les populations civiles, prises pour cibles, subissent les conséquences de cette insécurité croissante, parfois aggravée par les forces armées nigériennes qui commettent également des atteintes graves aux droits humains.

Une gouvernance opaque dans un contexte de militarisation accrue

En février 2024, la junte militaire a renforcé l’opacité de ses dépenses militaires en les excluant des contrôles publics. Cette décision, en contradiction avec ses engagements affichés contre la corruption, soulève des inquiétudes sur l’utilisation des ressources publiques et alimente les critiques sur l’absence de transparence.

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