Réalisé par Johan Grimonprez, le documentaire Bande-son pour un coup d’État, soutenu par l’ACAT-France, raconte comment la musique est devenue, malgré elle, un instrument de pouvoir au cœur de la guerre froide. En salles le 1er octobre 2025.
1961. Alors que le Congo fraîchement indépendant s’embrase après l’assassinat de son premier ministre Patrice Lumumba, la chanteuse Abbey Lincoln et le batteur Max Roach interrompent une séance du Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer ce crime. Le pays, riche en uranium, devient l’épicentre d’un bras de fer entre l’URSS, les États-Unis et l’Europe, où diplomatie, espionnage et culture s’entremêlent. Washington envoie alors Louis Armstrong et d’autres « ambassadeurs du jazz » en Afrique pour séduire les opinions publiques, tout en dissimulant l’implication de la CIA dans le premier coup d’État postcolonial du continent…
À travers les voix de figures méconnues comme la militante panafricaniste Andrée Blouin, le diplomate irlandais Conor Cruise O’Brien, l’écrivain belgo-congolais In Koli Jean Bofane, mais aussi de Nikita Khrouchtchev et Malcolm X, Johan Grimonprez tisse un récit polyphonique. Archives inédites, discours retrouvés de Lumumba et morceaux de jazz offrent un panorama d’une époque où l’autodétermination africaine se heurtait aux intérêts miniers et géopolitiques des grandes puissances. Tout en interrogeant : cette époque est-elle vraiment révolue ?
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