Logo du don par sms

NOUVEAU : Don par SMS au 92030

Vous pouvez désormais faire un don par SMS à l’association en envoyant au 92 030 le mot-clé ACAT5 pour 5€, ACAT10 pour 10€, ACAT15 pour 15€, ou ACAT20 pour 20€.
  • Communiqué

Déclaration conjointe des organisations de défense des droits humains concernant Y Quynh Bdap.

  • Détention arbitraire
  • Disparitions forcées
  • Torture
Photo privée

Le gouvernement vietnamien doit immédiatement révéler le lieu où se trouve l’activiste religieux Y Quynh Bdap et garantir sa sécurité.

Nous, les organisations de défense des droits humains et représentants légaux de Y Quynh Bdap, défenseur des droits humains vietnamien, exprimons notre profonde inquiétude suite à la décision de la Thaïlande de le renvoyer de force au Vietnam le 28 novembre 2025, en violation des obligations contraignantes de la Thaïlande en vertu du droit international et national, et malgré de nombreux avertissements documentés sur le risque élevé de détention arbitraire, de torture, de disparition forcée et d’autres violations graves des droits humains.

Y Quynh Bdap, un activiste chrétien pacifique des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam et membre de la communauté autochtone Montagnard, travaille depuis longtemps à documenter les abus subis par les Montagnards et à défendre la liberté religieuse ainsi que d’autres droits humains connexes. En raison de son activisme pacifique, il a été harcelé et persécuté au Vietnam, et a ensuite recherché refuge en Thaïlande, où il a été reconnu réfugié par le HCR.

La décision de la Thaïlande d’extrader M. Bdap constitue une violation grave du principe de non-refoulement, pilier du droit international coutumier contraignant en matière de droits humains. La Convention des Nations Unies contre la torture (UNCAT), dont la Thaïlande est partie, interdit strictement de transférer une personne vers un pays où elle risque la torture ou des mauvais traitements. La propre loi thaïlandaise sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées (2022) intègre ce principe dans le droit national et interdit expressément de renvoyer quiconque dans un lieu où il pourrait être torturé.

Depuis son retour forcé, les autorités vietnamiennes n’ont fourni aucune information sur le lieu où se trouve M. Bdap, sa santé ou son statut légal. Sa famille, ses avocats et la communauté internationale restent sans réponses. Ce manque de transparence soulève les inquiétudes les plus graves quant au risque qu’il soit soumis à une détention arbitraire, à la torture et même à la disparition forcée, ce qui constitue une violation continue du droit international des droits humains.

Le ciblage de M. Bdap, un activiste en exil, est un exemple clair de répression transnationale, où les gouvernements poursuivent les dissidents à l’étranger pour faire taire les critiques, en violation des normes internationales protégeant les réfugiés et les défenseurs des droits humains en exil. La collaboration de la Thaïlande avec les autorités vietnamiennes a non seulement mis en danger M. Bdap, mais a également envoyé un message intimidant à tous les réfugiés et demandeurs d’asile vietnamiens ayant recherché protection sur le territoire thaïlandais.

Au vu de ces développements profondément inquiétants, nous appelons à une action immédiate et coordonnée :

Au gouvernement thaïlandais

  • Localiser immédiatement Y Quynh Bdap et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité et son intégrité physique et psychologique.
  • Demander et effectuer une visite en prison en personne, conformément à ce que les autorités vietnamiennes ont indiqué qu’elles permettraient aux responsables thaïlandais sur demande.
  • Mettre fin à toute coopération avec la police vietnamienne dans les opérations ciblant les réfugiés vietnamiens, les demandeurs d’asile et les défenseurs des droits humains en Thaïlande.
  • Respecter les obligations de la Thaïlande en vertu de la Convention des Nations Unies contre la torture et de la loi thaïlandaise de 2022 sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées, afin de garantir que de telles violations ne se reproduisent plus.

Aux missions diplomatiques au Vietnam

  • Exiger des informations du gouvernement vietnamien sur le lieu, les conditions de détention et le statut légal de Y Quynh Bdap.
  • Demander un accès immédiat pour le visiter en détention, conformément aux normes internationales des droits humains et aux obligations diplomatiques du Vietnam.

À tous les gouvernements et pays de réinstallation

  • Fournir une protection immédiate et accélérer les procédures de réinstallation pour l’épouse et les enfants de Y Quynh Bdap, qui restent en grave danger face aux représailles.
  • Offrir des voies d’asile urgentes aux réfugiés vietnamiens et aux défenseurs des droits humains actuellement en Thaïlande, exposés à un risque accru de répression transnationale.
  • Prioriser les mécanismes de protection pour les activistes de la communauté Montagnard et d’autres groupes persécutés.

En tant que coalition d’organisations internationales et de la société civile, nous continuerons à porter cette affaire à tous les niveaux nationaux, régionaux et internationaux pertinents jusqu’à ce que le sort de M. Bdap soit connu et que ses droits soient pleinement protégés.

ONGs signataires

  • 112Watch
  • ACAT Belgium (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
  • ACAT Burundi (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
  • ACAT France (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
  • ACAT Germany (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
  • Asia Human Rights and Labour Advocates (AHRLA)
  • Children Education Society (CHESO), Tanzania
  • Cross Cultural Foundation (CrCF)
  • Freedom House 10.ilaw
  • Law and Democracy Support Foundation e.V. (LDSF)
  • Peace Rights Foundation
  • Society for Threatened Peoples, Germany (GfbV)
  • SOS Torture / Burundi
  • Transitional Justice Working Group (TJWG), South Korea
  • Viet Tan
  • World Organisation Against Torture (OMCT)

Individus

  • Chris MacLeod, Partenaire fondateur, Cambridge LLP
  • Jean-Daniel Vigny, Ancien Ministre Suisse du Département fédéral des affaires étrangères, Division paix et droits humains

Partager l'article :

S'abonner à la newsletter.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Merci, votre inscription est confirmée.

Les dernières actualités.

Les actions que nous menons avec vous au quotidien permettent de changer des vies.

Pour la vie de chacun, nous pouvons tous agir ! 

L’ACAT-France exprime sa profonde préoccupation à la suite du décès en détention d’Anicet Ekane, figure de l'opposition camerounaise, le 1er décembre 2025 à Yaoundé. L'ONG demande une enquête indépendante, impartiale et transparente afin d’établir les circonstances exactes du décès.
Après un an et demi d’incarcération pour avoir critiqué le gouvernement tunisien, Sonia Dahmani a été libérée le 27 novembre 2025. L’ACAT-France salue cette décision mais appelle à l’abandon des charges retenues contre elle.
Règlement du quiz organisé sur les réseaux sociaux à l'occasion de la remise du prix Engel-du Tertre de la Fondation ACAT 2025.