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  • Appel à mobilisation

Chine/ Hong-kong. Gui Minhai : 10 ans de détention arbitraire, agissons pour sa libération immédiate.

  • Détention

Mobilisons-nous pour exiger la libération immédiate de Gui Minhai !

Pour agir, envoyez un email et/ou téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Xi Jinping, Président de la république populaire de Chine.
Sommaire

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Cela fait maintenant dix ans que Gui Minhai, éditeur suédois d’origine chinoise basé à Hong Kong, est détenu de manière arbitraire par le gouvernement chinois, à la suite de son kidnapping survenu le 17 octobre 2015 en Thaïlande. À l’occasion du dixième anniversaire de cet événement tragique, le 17 octobre 2025, une mobilisation internationale a été organisée par sa fille, Angela Gui, en collaboration avec Reporters sans Frontières. Environ 90 organisations dédiées à la défense de la liberté de la presse et des journalistes, ainsi que des organisations internationales et de défense des droits humains, dont l’ACAT-France, font partie de cette coalition et appellent à sa libération immédiate.

Qui est Gui Minhai ?

Né en 1964 à Ningbo, en Chine, Gui Minhai est un intellectuel, éditeur et écrivain suédois d’origine chinoise. Âgé de 61 ans, il est surtout connu pour avoir fondé une maison d’édition à Hong Kong, spécialisée dans les livres critiques à l’égard du gouvernement chinois. Il a étudié à l’Université de Pékin avant de s’installer à Hong Kong, où il a ouvert une librairie dédiée aux ouvrages contestataires du régime chinois.

Au cours de sa carrière, Gui Minhai a publié de nombreux ouvrages traitant de la politique, de la société et de la culture en Chine, explorant des thèmes tels que la liberté d’expression, la démocratie et les droits de l’homme. Son style d’écriture est souvent qualifié de provocateur et engagé, reflétant son désir de susciter un débat sur des questions sensibles. Il a également été impliqué dans la publication de livres interdits en Chine, attirant ainsi l’attention sur son travail.

Reconnu pour son courage intellectuel et son engagement en faveur de la liberté d’expression, Gui Minhai incarne les défis auxquels font face de nombreux auteurs chinois qui luttent pour faire entendre leur voix face à la censure et à la répression.

Une détention arbitraire, suivie d’accusations fallacieuses et d’un isolement total

Résidant à Hong Kong, Gui Minhai était en vacances en Thaïlande lorsqu’il a disparu le 17 octobre 2015, dans des circonstances qui ont laissé penser à un enlèvement. Trois mois plus tard, il est réapparu en pleurs devant les caméras de la télévision d’État chinoise CCTV, où il a été contraint à une « confession-autocritique », une pratique courante sous le régime chinois. Il a alors prétendu s’être constitué prisonnier et a « avoué » être responsable de la mort d’une femme lors d’un accident de la route survenu treize ans auparavant, alors qu’il conduisait en état d’ivresse.

Gui Minhai a été placé en détention provisoire pendant deux ans. Bien qu’il ait été « relâché » fin 2017, il a été maintenu sous surveillance judiciaire stricte. Le 20 janvier 2018, il a été de nouveau interpellé par des agents présumés des services de sécurité d’État, alors qu’il voyageait en train avec deux diplomates suédois. Il se rendait à l’ambassade de Suède à Pékin pour un examen médical, en raison de symptômes neurologiques inexpliqués, liés à sa précédente détention.

Le 25 février 2020, Gui Minhai a été condamné à une peine d’emprisonnement de dix ans pour « fourniture illégale de renseignements à des entités étrangères », une accusation fréquemment utilisée par le régime chinois afin de réprimer les voix dissidentes et de restreindre la liberté d’expression.

Violations des Droits humains et du Droit International

Alors qu’il est de nationalité suédoise, les autorités chinoises affirment que Gui Minhai a choisi de renoncer à sa citoyenneté suédoise pendant sa détention. Cet acte, selon la législation suédoise, nécessite une évaluation formelle. Le rétablissement forcé de sa nationalité chinoise, qui s’apparente à une manœuvre inacceptable, constitue une grave violation du droit international et porte atteinte aux droits souverains de la Suède. Sa détention a été marquée par des confessions forcées diffusées à la télévision, ce qui soulève de sérieux doutes sur la légitimité de son procès et contredit les normes de dignité humaine ainsi que la présomption d’innocence, telles que garanties par la Constitution chinoise.

L’affaire Gui Minhai illustre de manière emblématique les violations des droits humains en Chine et souligne l’importance d’une mobilisation internationale en faveur de la justice et des droits fondamentaux. En outre, le refus d’accorder à Gui Minhai l’accès à son consulat constitue une violation des obligations internationales qui incombent à la Chine en vertu de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, que Pékin a ratifiée le 27 juillet 1987.

L’ACAT-France exhorte le gouvernement chinois à respecter ses obligations internationales, y compris le respect de la liberté d’expression garantie par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont la Chine est partie depuis le 5 octobre 1998.

Demandons la libération immédiate de Gui Minhai, détenu arbitrairement par le gouvernement chinois !

Contexte

Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, une campagne de répression menée par le régime chinois s’est intensifiée contre les voix dissidentes, s’inscrivant dans une tendance croissante de restriction du droit à l’information. La Chine occupe la 178ème position sur 180 dans l’Indice mondial de la liberté de la presse 2025 établi par Reporters sans frontières (RSF) et se distingue comme le principal emprisonneur de journalistes et d’écrivains au monde, selon les données de RSF et de PEN America. Par ailleurs, elle est qualifiée de « en crise » dans le Rapport mondial sur l’expression de l’ONG britannique ARTICLE 19.

La « sécurité nationale » comme prétexte pour la répression de la dissidence à Hong Kong

Les autorités chinoises ont régulièrement utilisé la notion de « sécurité nationale » pour justifier la répression des défenseurs des droits, des écrivains, des éditeurs et des journalistes. Cette répression dépasse les frontières de la République populaire de Chine, avec des opérations policières menées dans des pays voisins, tandis que certains gouvernements, comme celui de la Thaïlande, ont parfois facilité la répression des dissidents sur leur sol.

Sur le plan interne, les restrictions imposées aux journalistes et à ceux qui dénoncent les abus gouvernementaux se sont nettement intensifiées, en contradiction directe avec le droit à la liberté d’expression et à la presse, tels que garantis par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 35 de la constitution chinoise.

En 2015 et 2016, une série de disparitions, de confessions forcées et d’arrestations dans les milieux intellectuels à Hong Kong a défrayé la chronique. Ces événements ont entraîné des manifestations massives, jetant dans la rue des milliers de Hongkongais qui redoutaient la mainmise accrue de Pékin. À cette époque, le régime chinois avançait ses pions pour défendre, soi-disant, la sécurité nationale, facilitant ainsi les extraditions d’opposants du territoire vers la Chine. Cette répression ciblée a exacerbé les craintes concernant la liberté d’expression et les droits de l’homme à Hong Kong, transformant l’île en un terrain de lutte pour la démocratie et la liberté.

Des appels de la communauté internationale ignorés

En dépit des appels répétés de la communauté internationale pour la libération immédiate de Gui Minhai, le gouvernement chinois continue d’ignorer la gravité de la situation. Cela inclut une communication datée de novembre 2024 émanant de neuf procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui signalent un schéma récurrent de répression, incluant la détention secrète et les disparitions forcées visant à restreindre la liberté d’expression. Cette communication a demandé des informations concernant le sort et le lieu de détention de Gui Minhai, entre autres. Sa détention arbitraire constitue une violation des engagements internationaux en matière de droits humains que la Chine est censée respecter. Gui Minhai n’a commis aucune infraction reconnue au niveau international, mais il a été sévèrement sanctionné simplement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression.

Appel à l’action

L’ACAT-France exhorte le gouvernement chinois à libérer immédiatement et sans condition Gui Minhai, tout en garantissant sa sécurité et son accès à des soins médicaux appropriés, ainsi qu’à permettre un contact sans entrave avec sa famille. Parallèlement, nous appelons le gouvernement suédois à exiger publiquement la libération de Gui Minhai, à assurer la transparence concernant son lieu de détention et son état de santé, et à faire savoir que la poursuite de sa détention entraînera des conséquences politiques sur leurs relations bilatérales.

De plus, nous demandons au Service européen pour l’action extérieure et aux États membres de l’Union européenne d’exiger la libération inconditionnelle de Gui Minhai, de surveiller de près la situation des droits humains en Chine, et de conditionner leurs relations bilatérales à la cessation des violations de ces droits.

Enfin, nous exhortons les autorités thaïlandaises à clarifier les circonstances entourant le transfert illégal de Gui Minhai et à mettre fin à toute complicité dans la répression des défenseurs des droits.

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