Condamnée à mort parce qu’elle est chrétienne
Shagufta Kiran, une infirmière chrétienne pakistanaise de 41 ans, est mariée et mère de quatre enfants. Le 18 septembre 2024, elle a été condamnée à mort et à une amende de 300 000 roupies pakistanaises (plus de 950 euros) par un tribunal à Islamabad. Cette condamnation fait suite à une plainte d’un musulman, Shiraz Ahmed Farooqi, qui a affirmé qu’elle avait partagé un message jugé blasphématoire dans un groupe WhatsApp qu’il gérait. Bien qu’elle ait reconnu avoir partagé le message, elle insiste sur le fait qu’elle ne l’a pas écrit et qu’elle l’a transmis sans le lire. Sa condamnation a eu lieu plus de trois ans après que des agents ont envahi son domicile à Rawalpindi. Elle a été déclarée coupable en vertu de l’article 295-C de la loi pakistanaise sur le blasphème, qui prévoit la peine de mort pour ceux qui insultent le prophète. Actuellement, elle est en prison dans la province du Pendjab, attendant que sa peine soit appliquée comme le prévoit la loi, après sept ans de détention.
Une persécution qui cible les minorités religieuses
La situation des chrétiens au Pakistan est très préoccupante. Le pays est classé 8ème parmi ceux où la persécution des chrétiens est la plus extrême, selon l’Association Portes Ouvertes. Les chrétiens, qui représentent environ 1,6 % de la population, subissent des violences et des discriminations, malgré les promesses de liberté religieuse qui figurent dans la constitution. Les lois sur le blasphème, notamment l’article 295-C, aggravent cette situation. Leur application abusive, souvent liée à des conflits personnels ou communautaires, entraîne des violences, des lynchages et des condamnations injustes, augmentant la persécution des minorités religieuses notamment les chrétiens. Des événements tragiques, comme l’attaque de Jaranwala en août 2023, où des églises ont été incendiées à la suite d’accusations de blasphème, montrent l’ampleur de cette persécution. En janvier 2023, un amendement a été voté pour alourdir les peines pour toute insulte aux proches du prophète.
L’ACAT-France se mobilise pour la libération de Shagufta Kiran et de tous les prisonniers de conscience au Pakistan. Il est urgent de dénoncer l’utilisation abusive des lois sur le blasphème qui ciblent les minorités religieuses. Mobilisons-nous ensemble pour défendre les droits de ces chrétiens et faisons entendre leur voix !