Entretien – Élu président de l’ACAT-France le 15 juin 2025, Luc Bellière succède à Yves Rolland. Âgé de 57 ans, ce chef d’entreprise, ingénieur et docteur en sciences physiques, président de divers organismes ou encore metteur en scène se confie sur son engagement associatif, son histoire avec l’ACAT-France et les objectifs de son mandat.
Quand a commencé votre engagement associatif ?
Luc Bellière : J’ai toujours été très sensible aux questions de justice, mais ce qui a réellement déclenché mon engagement, c’est la situation du Timor oriental. Ce pays, ancienne colonie portugaise, avait été envahi par l’Indonésie en violation des résolutions de l’ONU, et personne n’en parlait. Avec des connaissances au Portugal, j’ai participé à un travail pour médiatiser cette injustice. Mon hypersensibilité vient aussi de mon parcours personnel : enfant précoce, j’ai vécu beaucoup d’injustices dans ma jeunesse, et j’éprouve une grande empathie pour les victimes. Enfin, mon engagement s’ancre dans l’Évangile : pour moi, le message du Christ appelle à combattre la souffrance infligée par les humains et à œuvrer pour la justice et la dignité ici, sur Terre.
Que représente l’ACAT-France pour vous ?
L.B. : Je suis entré à l’ACAT-France en 1985, à 17 ans, dans un groupe de jeunes au Havre. Depuis, l’association est pour moi comme une maison. Beaucoup de personnes qui me connaissent en dehors de l’ACAT-France me disent que j’y parais à ma place, et je crois qu’elles ont raison.
Un souvenir décisif reste le vingtième anniversaire de l’association, en 1994. Nous avions organisé un camp de jeunes : une marche dans le sud de la France, puis quelques jours en bord de mer autour d’activités liées à la défense des droits humains. J’y ai trouvé des relations humaines fortes, une cause profonde et une grande liberté de ton. Pour la première fois, je me suis senti compris et véritablement à ma place. Ce fut un moment fondateur, un bonheur sans nuage, et c’est là qu’est née ma fidélité à l’ACAT-France.
Plus récemment, le cinquantenaire de l’association, en 2024, a représenté une expérience comparable. J’avais organisé un colloque où mes compétences, mes devoirs et mes envies se rejoignaient. Là encore, j’ai eu le sentiment d’être exactement au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes.
C’est pourquoi je tiens aujourd’hui à prendre soin de l’ACAT-France et de celles et ceux qui la font vivre.
Comment accueillez-vous votre nouvelle responsabilité de président ?
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Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le prochain numéro de notre magazine Humains disponible en novembre 2025.