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La condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi confirmée : un déni de justice.

  • Justice et impunité
  • Peine de mort

Mobilisons-nous pour faire annuler la condamnation de Sharifeh et empêcher son exécution.

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Masoud Pezeshkian, Président de la République islamique d’Iran.

Le 16 août 2025, le Tribunal révolutionnaire de Rasht a de nouveau prononcé la peine de mort à l’encontre de Sharifeh Mohammadi, défenseure des droits humains iranienne et militante syndicaliste pour laquelle l’ACAT-France se mobilise depuis un an, emprisonnée à la prison de Lakan, à Rasht. Selon la décision, émise par le juge Darvish Goftar, chef du tribunal révolutionnaire de Rasht, et communiquée à ses avocats, Sharifeh Mohammadi a été condamnée à mort pour « rébellion par appartenance à l’un des groupes d’opposition » et de « propagande contre le régime ». Une décision d’autant plus surprenante qu’en octobre 2024, la même cour avait jugé que l’absence de preuves suffisantes justifiait l’annulation de cette condamnation.

Sharifeh Mohammadi : Une voix pour les femmes et la liberté

Mère de famille de 46 ans et ingénieure en design industriel, Sharifeh Mohammadi est une défenseuse des droits humains qui milite contre la peine de mort à Rasht, dans la province du Gilan en Iran. Elle défend les droits des femmes et les droits du travail, notamment en organisant des événements autour des dates internationales célébrant ces droits. Elle était membre du Comité de coordination pour l’aide à la formation des syndicats en Iran, un organisme indépendant, mais légal. Son engagement en faveur des droits humains est reconnu à l’international.

Arrestation arbitraire, torture pour aveux forcés, condamnation à mort arbitraire et harcèlement judiciaire

Sharifeh Mohammadi risque d’être exécutée après avoir été condamnée à mort une nouvelle fois par un tribunal révolutionnaire. La confirmation de sa condamnation pour « rébellion armée contre l’État » (baghi), prononcée le 16 août 2025, repose exclusivement sur ses activités pacifiques en faveur des droits des femmes et des travailleurs. Victime d’une arrestation arbitraire le 5 décembre 2023 à son domicile à Rasht, elle a été placée en détention à l’isolement, sans possibilité de passer des appels téléphoniques ni de recevoir des visites. Elle aurait subi de graves tortures physiques et psychologiques pour lui extorquer des aveux forcés.

Sa procédure judiciaire a également été altérée, illustrant un harcèlement judiciaire et une volonté manifeste de criminaliser ses activités légitimes de défenseure des droits. Auparavant, Sharifeh Mohammadi avait été inculpée de « propagande contre le régime », d’« actions contre la sécurité nationale » et de « rébellion pour appartenance à des groupes d’opposition » par la quatrième section d’interrogatoire du bureau du procureur de Rasht, sous la supervision de l’enquêteur Rajabi. Cependant, les conditions de son procès ont largement été critiquées par des organisations de défense des droits humains, dont l’ACAT-France, pour son non-respect des normes d’un procès équitable et l’absence de preuves substantielles. Les autorités judiciaires ont par la suite modifié le chef d’accusation en « rébellion ».

En octobre 2024, la Cour suprême avait annulé la déclaration de culpabilité et la condamnation à mort prononcée en juin 2024, renvoyant l’affaire devant une juridiction inférieure pour réexamen. Cependant, en décembre 2024, un nouveau procès manifestement inéquitable a eu lieu, durant lequel son avocat n’a disposé que de 10 minutes pour présenter sa défense.

Aujourd’hui, malgré des incohérences flagrantes dans le dossier et des violations documentées de ses droits fondamentaux, la décision de maintenir la condamnation à mort a été confirmée, dans un contexte de répression sévère où une série d’exécutions a transformé les prisons iraniennes en véritables lieux de massacre.

Contexte

À la suite de la « guerre de 12 jours » entre Israël et l’Iran, qui a débuté le 13 juin 2025 et s’est terminée le 24 juin 2025, le régime iranien a été gravement touché. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a déclaré à plusieurs reprises que la principale menace ne provenait pas de l’étranger, mais de l’intérieur de l’Iran. Cette perspective a engendré une intensification de la répression, caractérisée par des arrestations massives, des exécutions incessantes et la répression des voix dissidentes au cours des deux derniers mois. Les forces de sécurité et de renseignement ont procédé à l’arrestation de centaines de citoyens sous divers prétextes, tandis que les exécutions se poursuivaient à un rythme implacable, plongeant des familles dans le deuil à travers tout le pays. Une attention particulière était accordée aux membres des minorités ethniques et religieuses, qui sont particulièrement ciblés.

La peine de mort comme un « antidote » pour faire taire la dissidence.

Face à ce qu’il considère comme un danger existentiel (la revendication des droits humains) le régime iranien choisit de répondre par la violence et des répressions sévères.

Selon les rapports de plusieurs ONG, dont Iran Human Rights, en août 2025, au moins 158 arrestations arbitraires ont été recensées, et 169 personnes ont été exécutées dans les prisons et sur les places publiques d’Iran. Parmi ces exécutées, on compte 11 Baloutches, 13 Kurdes et 7 ressortissants afghans, ce qui met en lumière le ciblage disproportionné des minorités ethniques et des migrants. Ces exécutions, souvent justifiées par des accusations de meurtre, illustrent l’usage de la peine capitale comme un outil d’intimidation plutôt que de justice. En outre, au moins neuf personnes ont été tuées de manière extrajudiciaire, soulignant une stratégie délibérée d’utilisation systématique de la peur comme arme de répression.

Cette explosion d’exécutions et d’arrestations de masse révèle à la fois la vulnérabilité du régime et sa détermination à écraser toute contestation par la peur et la violence. Cependant, face à cette répression, le peuple iranien répond avec courage. Loin de stabiliser la société, cette répression suscite une résistance courageuse parmi la population. 

Appel à l’action

Le 29 août 2025, par la voix de sa porte-parole Ravina Shamdasani, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a affirmé qu’il y avait eu une « augmentation majeure des exécutions au cours du premier semestre 2025 », ajoutant que « le nombre élevé d’exécutions indique un schéma systématique d’utilisation de la peine de mort comme outil d’intimidation d’État, avec une focalisation disproportionnée sur les minorités ethniques et les migrants », exhortant le gouvernement iranien « à ne pas appliquer la peine de mort contre ces individus et d’autres personnes dans le couloir de la mort ».

L’ACAT-France appelle à une réponse forte de la communauté internationale. La République islamique d’Iran, signataire du Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP), doit remplir ses obligations internationales et mettre fin à cette machine d’exécution. La peine de mort est incompatible avec le droit à la vie et irréconciliable avec la dignité humaine, car elle crée un risque inacceptable d’exécuter des personnes innocentes. Elle ne devrait jamais être imposée pour des actes protégés par le droit.

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