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J’agis pour faire libérer Sandra Muhoza !.

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J’agis pour faire libérer Sandra Muhoza !

Sandra Muhoza est une journaliste burundaise, détenue arbitrairement depuis le 12 avril 2024. Elle purge une peine abusive de vingt mois de prison depuis le 16 décembre 2024 pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » et « aversion raciale ».

Après avoir partagé dans un groupe WhatsApp privé, des informations sur une présumée distribution de machettes à des jeunes militants du parti au pouvoir, la journaliste burundaise Sandra Muhoza, correspondante du journal en ligne La Nova Burundi, a été arrêtée le 12 avril 2024 à Ngozi par un commissaire du Service national de renseignements (SNR). C’est l’une des rares femmes journalistes encore emprisonnées en Afrique.

Environ sept mois plus tard, son procès s’est tenu le 12 novembre 2024 devant le Tribunal de Grande Instance de Mukaza à Bujumbura, la capitale du Burundi. Lors de ce procès, Sandra Muhoza a expliqué qu’elle avait partagé le message incriminé par peur, rappelant que ses parents avaient été victimes des violences qui avaient suivi l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993. Elle craignait que de telles atrocités ne se reproduisent, d’où son partage d’informations avec ses collègues journalistes.

Malgré ses explications et la faiblesse de l’accusation, le ministère public a requis une peine sévère de douze ans d’emprisonnement ferme : dix ans pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » et deux ans pour « aversion raciale », ainsi qu’une amende d’un million de francs burundais (environ 320 euros).
Le 16 décembre 2024, le Tribunal de Grande Instance de Mukaza a condamné Sandra Muhoza à vingt et un mois de prison ferme, dont dix-huit mois pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » et trois mois pour « aversion raciale ».

Cette condamnation a suscité l’indignation de nombreux défenseurs des droits humains, tant burundais qu’étrangers, qui y voient une tentative de réduire au silence les voix critiques et de renforcer un climat de peur parmi les journalistes. Pour l’ACAT-France, son emprisonnement envoie un signal inquiétant : au Burundi, dénoncer des faits sensibles ou critiquer le pouvoir peut mener directement en prison, même sans preuves convaincantes.

Cette affaire rappelle que la justice burundaise est encore fortement influencée par le pouvoir exécutif et qu’elle ne protège pas les droits fondamentaux des citoyens. À l’approche des élections législatives et communales de 2025, le gouvernement semble utiliser la justice pour museler les journalistes, les défenseurs des droits humains et les membres de la société civile. Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de répression accrue des voix critiques au Burundi.

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